"Elle avance à un rythme sans précédent" : cette destination adorée des touristes européens est menacée par un nouveau danger

"Elle avance à un rythme sans précédent" : cette destination adorée des touristes européens est menacée par un nouveau danger L'été sera-t-il gâché dans cette destination bien connue pour son soleil, ses eaux turquoise et ses nombreuses plages ?

Chaque été, cet archipel réputé pour ses plages idylliques et ses eaux turquoises, attirent des millions de touristes européens. Mais l'expérience, déjà un peu gâchée ces dernières années par le sur-tourisme qui menace les îles très fréquentées, pourrait bientôt virer au cauchemar. Des algues invasives venues des tropiques pourraient bien envahir ce petit paradis méditerranéen.

Depuis plusieurs années, des algues invasives d'origine tropicale se propagent à une vitesse alarmante en Méditerranée, observent des chercheurs. Arrivées d'Asie ces dernières années par les eaux de ballast des navires marchands, ces espèces exotiques colonisent les fonds marins à un rythme effréné jamais observé auparavant, notent les chercheurs dans une étude publiée en 2024.

Détectée initialement au Maroc et dans le sud de l'Espagne, l'algue Rugulopterix okamurae, considérée par l'Union Européenne comme la plus dangereuse, est maintenant présente jusqu'à Barcelone, où elle a été détectée fin 2022 dans les eaux du port. Les scientifiques suivent avec inquiétude sa progression inexorable vers le nord et l'est du bassin méditerranéen.

Ils estiment désormais son arrivée aux Baléares quasi-inévitable, au vu des liaisons maritimes intenses entre le continent et les îles. De quoi inquiéter les locaux, tant l'économie des Baléares repose sur le tourisme.

"Étant donné l'importance capitale de l'économie maritime, du tourisme et de la navigation pour les Baléares, il faut à tout prix empêcher ces algues d'atteindre nos côtes", alerte Fiona Tomàs, chercheuse spécialiste des espèces invasives à l'Institut Méditerranéen d'Études Avancées (IMEDEA), interrogée par plusieurs journaux locaux.

Car une fois installée, cette algue prolifère et recouvre les fonds marins, étouffant toute vie. Non consommée par les poissons locaux, elle fait chuter la biodiversité. Ses fragments s'échouent ensuite en masse sur les plages, les rendant impraticables. De quoi faire fuir les touristes et paralyser l'économie de l'archipel.

Dans les zones déjà touchées, les dégâts sont considérables. À Tarifa en Andalousie, la mairie s'est déjà déclarée "débordée" et incapable de financer le nettoyage des plages. Les pêcheurs voient leurs filets constamment engorgés, nécessitant des heures de travail pour les démêler.

Face à l'urgence, les scientifiques préconisent désormais la mise en place rapide d'un système de surveillance pour détecter l'arrivée de l'algue aux Baléares. Des "protocoles de quarantaine" des zones touchées et une sensibilisation des marins, pêcheurs et plaisanciers pour signaler sa présence permettraient de limiter sa propagation. "Là où elle s'installe, cette algue colonise tout en peu de temps. Et quand ce stade est atteint, on ne peut plus rien faire", prévient María Altamirano, experte du sujet à l'université de Malaga.