Dans le sud de l'Inde, Pondichéry est un cas à part de
la francophonie dans le monde. La ville compte environ 10 000 francophones
aujourd'hui sur une population de 220 000 habitants. C'est là que l'on retrouve
ce qui le mieux a symbolisé l'influence française en Inde.
Construction à la française
L'ancienne Colonie française a repris son caractère indien, néanmoins,
les traces de l'influence française à "Pudicheri" comme on l'appelle désormais,
se retrouvent dans les képis rouges des policiers, l'orthographe des noms
sur les enseignes et panneaux indicateurs, et sur quelques bâtiments et vieilles
pierres. Pondichéry, telle qu'elle est connue aujourd'hui trouve sa genèse
avec l'arrivée des français le 4 février 1673. Vingt ans après en 1693, la
ville tombe entre les mains des Hollandais avant de revenir à la France en
1699 par le traité de Ryswick.
En 250 ans de présence française, Pondichéry connaîtra
deux guerres franco-anglaises. Mais elle est encore française en 1954,
quand elle rejoint l'Inde indépendante. La contribution des Indiens
Français à la Belle France et ses colonies fut considérable et même aujourd'hui,
nombre descendants vivent en France Métropole ou dans ses territoires outre-mer.
L'héritage français demeure tout en se perdant
Le léger accent français qui teinte le tamul et l'anglais, les langues
pratiquées quotidiennement aujourd'hui à Pondichéry, reste
un souvenir vivant de cette culture. De même, l'alignement à angle droit
des rues est un héritage vivant des bâtisseurs français. Aujourd'hui, près
de 20 000 Pondichériens vivent en France et près de 10 000
francophones vivent à Pondichéry sur les 220 000 habitants. L'État de Pondichéry
n'a pas de politique linguistique particulière autre que la non-intervention.
Les vestiges du français correspondent à une sorte de symbole identitaire
dans l'ensemble indien, qui demeure unique en son genre. Évidemment, le Territoire
autonome de Pondichéry n'est pas un État francophone, car le français demeure
avant tout une langue seconde à valeur identitaire. Ainsi le français
se perd doucement.