Législatives : comment s'en sortent les ministres ?
Le Premier ministre et 24 de ses ministres ont pris le risque du suffrage universel. En cas d'échec aux législatives, la sanction est claire et sans appel : il faudra rendre le portefeuille ministériel. Six d'entre eux ont d'ores et déjà gagné le pari, remportant leur siège dès le premier tour, qu'ils laisseront à leur suppléant pour continuer à faire partie du gouvernement. C'est le cas de Jean-Marc Ayrault en Loire-Atlantique, de Laurent Fabius (ministre des Affaires étrangères) réélu en Seine-Maritime et de Delphine Batho (Justice), qui s'est imposée dans l'ancienne circonscription de Ségolène Royal, dans les Deux-Sèvres. Mais aussi de Bernard Cazeneuve (Affaires européennes) dans la Manche et de Frédéric Cuvillier (Transports) dans le Pas-de-Calais. C'est le ministre de l'Outre-mer, Victorin Lurel, qui a gagné le plus largement, avec plus de 67 % des suffrages dans sa circonscription de Guadeloupe.
Mais les résultats des législatives ne sont pas aussi clairs pour tous les ministres candidats, même si certains sont bien positionnés pour le second tour. C'est le cas de Marisol Touraine (Affaires sociales) qui est en situation de ballotage favorable, tout comme de Marylise Lebranchu (Réforme de l'Etat) qui a obtenu plus de 48 % des voix dans le Finistère. La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, réussit aussi à prendre la tête au premier tour dans sa circonscription, difficile, de Moselle. Dans le Doubs, Pierre Moscovici (Economie) s'est qualifié pour le second tour au sein d'une triangulaire avec l'UMP et le FN, ce qui lui laisse une bonne chance d'être élu. D'autres ministres apparaissent, après ce premier tour des législatives, en position favorable. Il s'agit de Jérôme Cahuzac (Budget), Manuel Valls (Intérieur), George Pau-Langevin (Réussite éducative), Alain Vidalies (Relations avec le Parlement), Michèle Delaunay (Personnes âgées) ou Valérie Fourneyron (Sports). Ou encore François Lamy (Ville), Benoît Hamon (Economie sociale). Notons enfin que l'écologiste Cécile Duflot (Logement) devrait réussir son implantation à Paris, ayant rassemblé plus de 48 % des voix au second tour. De même que Stéphane Le Foll (Agriculture) dans la Sarthe, qui arrive largement en tête dans l'ancien fief de François Fillon.
Seuls quelques ministres risquent bel et bien de ne pas obtenir de siège à l'Assemblée nationale et de perdre aussi leur maroquin par la même occasion. Si Marie-Arlette Carlotti (Handicap) a devancé Renaud Muselier au premier tour à Marseille, son élection n'est pas encore gagnée au second tour. Sylvia Pinel (Commerce) et Kader Arif (Anciens combattants) ont réussi à s'imposer pour le premier tour, mais le suspense n'est pas encore totalement levé.