Marion Maréchal-Le Pen : la benjamine de la future Assemblée ?
[Mis à jour le 17 juin 2012 à 15h55] Elle a fait sensation le dimanche 10 juin en se plaçant largement en tête du premier tour des élections législatives. Avec 34,63 % des suffrages exprimés, elle a réussi à se hisser devant le député UMP sortant, Jean-Michel Ferrand, qui a réuni 30,03 % des voix. Un désistement de la candidate socialiste Catherine Arkilovitch (qui est arrivée troisième avec 21,98 %) aurait sans doute mis un terme aux espoirs de la jeune frontiste. Mais c'est bien une triangulaire qui décidera des résultats de ce dimanche, ce qui place Marion Le Pen dans une confortable position. En effet, malgré les demandes expresses de Martine Aubry, la Première secrétaire du PS, Catherine Arkilovitch se maintient dans cette 3e circonscription du Vaucluse, décidément très médiatique.
Et pour cause. Dans cette terre où le Front National réalise de très bons scores depuis des années, c'est Jean-Marie Le Pen, le patriarche, qui a "intronisé" sa petite-fille à Carpentras, misant sur cette circonscription pour faire entrer un élu frontiste au Palais Bourbon. Une descendance qui compte dans les esprits d'une bonne part des électeurs du Front national. Ce qui n'empêche pas l'étudiante en master de droit de séduire au-delà de l'électorat classique du parti. Son sourire, sa bonne-humeur - parfois un peu candide - et sa jeunesse lui ont permis de ne pas passer inaperçue sur les marchés lors de sa courte campagne. D'aucuns lui reprochent de ne maîtriser aucun dossier local. Qu'importe, Marion Maréchal-Le Pen a toutes ses chances pour être l'une des rares députées élues du Front national. Fin du suspense à partir de 20h, lors des résultats du second tour des élections législatives.
Mais qu'en est-il des idées de Marion Maréchal-Le Pen ? Si de nombreuses photos de la nouvelle égérie du FN ont été publiées par dizaines, on en sait encore peu sur sa doctrine. Est-elle plus proche de sa tante Marine ou de son grand-père Jean-Marie ? Manifestement, la jeune frontiste a décidé, pour l'instant, de ne pas choisir ouvertement. Elle a reçu cette semaine le soutien de Jean-Marie Le Pen qui est allé jusqu'à vanter la qualité de sa descendance la qualifiant de "bonne race". De son côté, Marion Le Pen dit admirer le charisme et l'aura du patriarche du FN. Mais elle n'ira pas plus loin. Il semble bien qu'elle ait en réalité validé la stratégie de dédiabolisation de Marine Le Pen et qu'elle s'en sente plus proche aujourd'hui. Dans une récente interview, elle expliquait entre les lignes que cette stratégie permettait en effet au FN de susciter aujourd'hui plus de "curiosité" que "d'agressivité".