Nathalie Kosciusko-Morizet : "Trop bling-bling, trop mariage gay", selon Buisson
"Elle n'est pas la meilleure pour gagner, mais la meilleure pour perdre". C'est par ce verdict sans nuance que Patrick Buisson aurait accueilli la victoire de Nathalie Kosciusko-Morizet à la primaire UMP pour Paris. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, attaqué pour ce qu'on a qualifié de "droitisation" de l'ancien président de la République, mais aussi d'une frange de l'UMP, a semble-t-il décidé de régler ses comptes. Il semble aussi qu'il n'ait pas encore digéré la petite phrase de Nathalie Kosciusko-Morizet qui estimait, après la présidentielle, que Buisson n'avait pas voulu faire gagner Nicolas Sarkozy, mais "Charles Maurras". Considéré comme celui qui a mené dans l'ombre la fronde de la Droite forte contre NKM ces dernières semaines, il en rajoute donc une couche dans l'Express.
"Mon propos n'est pas idéologique, il est politologique", écrit l'Express entre guillemets. "Pour gagner [les municipales à Paris – NDLR], il faudrait que la droite aille au-delà de son périmètre sociologique naturel. Avec NKM, elle restera en deçà". Et Buisson en vient ensuite aux critiques sur la personne : "Sa personnalité est trop clivante, trop bling-bling pour ce qui reste des classes moyennes à Paris, trop mariage gay pour l'électorat conservateur de la Manif pour tous, déterminé à la faire battre".
La réplique de NKM à Buisson
Ce mercredi matin sur France Inter, NKM a ajouté une pique à cette salve de petites phrases. En réaction aux propos de Patrick Buisson, elle a déclaré ne pas être très étonnée. "Il y a des gens qui sont d'une tradition politique qui n'aime pas la démocratie", a-t-elle répondu, soulignant ainsi qu'elle avait été désignée lors d'un processus démocratique et réitérant par la même occasion la dénonciation d'une ligne anti-démocratique du "maurrassien" Buisson.
La fin des primaires à Paris et la mise au rebut d'un nouveau scrutin à l'UMP en septembre devaient sortir l'UMP de ses divisions. Las... La castagne généralisée pourrait en tout cas bien continuer. Buisson a profité de sa sortie (officielle ou à son insu ?) pour tirer sur ceux qui l'ont visé après la présidentielle : François Baroin, Bernard Accoyer, Roselyne Bachelot, Rama Yade... Tous en ont pris pour leur grade. Seul Jean-Pierre Raffarin échappe, pour l'instant, à la vindicte de l'ancien dirigeant de Minute.
EN VIDÉO - L'ancienne ministre Nathalie Kosciusko-Morizet sera la candidate de l'UMP à l'élection municipale de 2014 à Paris, selon les résultats, publiés lundi 3 juin, de la primaire ouverte organisée pour la première fois par le principal parti de la droite française.