Cote de popularité des politiques en janvier 2016

Emmanuel Macron est la personnalité politique qui sort gagnante d'une longue et dense séquence marquée par les attentats, les régionales et des divisions toujours plus importantes à gauche.

La personnalité du moment : Emmanuel Macron

Il a pris une telle place dans les médias et l'opinion qu'il agacerait le Premier ministre lui-même au plus haut point. Emmanuel Macron entend continuer à jouer sa partition pour cette dernière année du quinquennat en usant de sa liberté de parole et en attaquant un à un les totems du PS. Un comportement qui n'est pas sans rappeler celui d'un certain Manuel Valls il y a encore quelques années. Du côté de l'Elysée, on compterait sur ces deux ambitieux pour se neutraliser avant l'échéance de la présidentielle. Mais dans l'opinion, celui qui focalise désormais l'attention de la presse, de sondages l'installant comme candidat potentiel en 2017 en rumeurs de démissions du gouvernement, semble prendre l'avantage sur son supérieur hiérarchique. Au quatrième trimestre 2015, alors que la séquence a été marquée par des attentats sanglants et par des régionales dévastatrices pour la gauche, c'est tout de même Emmanuel Macron qui affiche la plus forte hausse. Le ministre de l'Economie enregistre une progression de 5 points et de trois places au classement pour s'installer confortablement à la sixième place. Et ce, malgré une situation économique toujours délétère. C'est presque un exploit.

Exécutif : un effet attentats de faible ampleur

Une progression, certes, mais très limitée et sans commune mesure avec celle du début d'année 2015, après les attaques de Charlie Hebdo et de l'Hyper Casher de la porte de Vincennes. La gestion des attentats de Paris, en fin d'année, a manifestement profité au couple exécutif. François Hollande progresse de 2,27 points à 16,7 % de bonnes opinions en ce début d'année 2016 quand Manuel Valls progresse de 0,47 point à 24,3 % d'opinions favorables. Le chef de l'Etat bondit à la 27e place (+5 points) quand son Premier ministre se hisse à la 18e position (+1). Dans le détail, on constate pourtant que les deux dirigeants ont profité d'un véritable pic dans les deux semaines qui ont suivi les tragiques événements du 13 novembre, mais sont très vite revenus à des niveaux comparables à ceux d'octobre. La campagne des régionales, les résultats toujours négatifs sur le front économique et bientôt les débats sur l'efficacité des mesures prises après les attentats de janvier, l'état d'urgence et la déchéance de nationalité prenant très vite le pas sur le climat d'union autour du président et de son gouvernement. A titre de comparaison, en janvier, François Hollande gagnait 9,7 points et arrivait à près de 25 % de "satisfaits" et Manuel Valls progressait de 7,3 points à 37,6 % d'opinions favorables.

Classement des politiques

En hausse : Nadine Morano, Valérie Pécresse...

Outre Emmanuel Macron, les quelques personnalités qui progressent au quatrième trimestre 2015 sont celles qui ont multiplié les prises de positions marquantes ou fait campagne avec succès pour les élections régionales. Dans la première catégorie, on trouve Nadine Morano (28,76 %, +4,85 points), qui n'en finit plus de flinguer ses camarades Républicains tout en prenant des positions iconoclastes. François Fillon (qui a accéléré la campagne pour la primaire 2016), Nathalie Kosciusko-Morizet (qui a nettement pris ses distances avec Nicolas Sarkozy et a été exclue de la direction des Républicains) ou encore François Bayrou (qui avance de plus en plus lui aussi vers 2017) font aussi partie de cette cohorte, avec des progressions de 1 à 2 points. Dans la seconde catégorie, Valérie Pécresse (32,14 %, +3,17 points), Hervé Morin (24,74 %, +2,2 points) et dans une moindre mesure Xavier Bertrand (30,34 %, +0,64 point) et Marine Le Pen (37,99 %, +0,41 point) capitalisent sur leur performance des régionales.

En baisse : Nicolas Sarkozy

Peut-on déjà parler de fiasco ? Les élections régionales ont marqué une nouvelle étape du rejet de Nicolas Sarkozy dans l'opinion. Si son parti a remporté sans briller le scrutin, l'ancien chef de l'Etat, à la recherche d'une stratégie pour "imprimer" avant la primaire de la droite et du centre fin 2016 (il sort un livre en janvier), a de nouveau perdu des points en fin d'année. 4,90 points très exactement mais aussi 6 places, ce qui l'entraîne à un niveau d'impopularité quasi-record depuis son retour. Nicolas Sarkozy n'est plus que 21e de votre cote de popularité et désormais se matérialise nettement dans le pays le refus de voir le même duel que 2012 se rejouer en 2017. Nicolas Sarkozy est accompagné dans sa chute par Luc Chatel (23,64 %, -2 points), Jean-Luc Mélenchon (11,97 %, -1,96), mais aussi de nombreuses personnalités, preuve s'il en fallait de la défiance généralisée. François Baroin, Arnaud Montebourg, Laurent Fabius, Jean-François Copé, Ségolène Royal, Jean-Christophe Lagarde, Christian Estrosi et Stéphane Le Foll perdent tous au moins un point.

Enquête réalisée du 1er octobre au 31 décembre 2015 auprès de 5638 votants.

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