Qui est le grand gagnant des primaires ? Fillon, Juppé et même Sarkozy loin devant Hamon et Valls
L'exercice n'a rien de très rigoureux, avouons-le, mais il reste très amusant et instructif. Nous avons compilé les résultats des trois primaires - primaire de la droite, primaire de la gauche et primaire EELV - pour déterminer qui, parmi les 18 candidats de ces scrutins, est le grand gagnant avant l'élection présidentielle. Il s'agit de comparer, en nombre de voix, les scores de chacun au premier tour. Et sans surprise, avec une primaire à plus de 4 millions de votants qu'il a littéralement écrasée, François Fillon arrive largement en tête. Mais le reste du classement livre quelques enseignements. On apprend par exemple que Benoît Hamon, qui focalise l'attention depuis près d'une semaine, a attiré deux fois moins de votants qu'Alain Juppé et près de 300 000 de moins que Nicolas Sarkozy. Chez les challengers, on se rend compte aussi qu'un Vincent Peillon, dont la campagne éclair a été jugée comme un échec, termine devant Nathalie Kosciusko-Morizet, dont le score a plutôt été salué puisqu’elle est parvenue à doubler Bruno Le Maire dans la dernière ligne droite.
Candidat | Nombre de voix | Voix en % |
F. FILLON |
1 890 266
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44,10%
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A. JUPPÉ |
1 224 855
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28,60%
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N. SARKOZY |
886 137
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20,70%
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B. HAMON |
596 647
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36,03%
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M. VALLS |
521 238
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31,48%
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A. MONTEBOURG |
290 070
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17,52%
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V. PEILLON |
112 718
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6,81%
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N. KOSCIUSKO-MORIZET |
109 655
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2,60%
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B. LE MAIRE |
102 168
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2,40%
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F. de RUGY |
63 430
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3,83%
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J-F. POISSON |
62 346
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1,40%
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S. PINEL |
33 067
|
2%
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J-F. COPÉ |
12 787
|
0,30%
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J-L. BENNAHMIAS |
11 766
|
0,70%
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Y. JADOT | 4395 | 35,61% |
M. RIVASI | 3723 | 30,16% |
C. DUFLOT | 3013 | 24,41% |
K. DELLI | 1212 | 9,82% |
Chez les "petits candidats", François de Rugy gagne la partie de très peu devant Jean-Frédéric Poisson. Ce dernier engrange d'ailleurs près de deux fois plus de voix qu'une Sylvia Pinel, pourtant ancienne ministre... Autre duel amusant : celui des lanternes rouges qui donne un léger avantage à Jean-Luc Bennahmias sur Jean-François Copé, qui aura décidément vécu un retour difficile après l'affaire Bygmalion. Loin, très loin derrière les primaires de droite de gauche, les écologistes ferment le classement. La faute bien évidemment à une primaire interne à EELV qui aura rassemblé 12 500 votants seulement. Son vainqueur, Yannick Jadot, qui pourrait avoir à affronter François Fillon en avril prochain, a ainsi obtenu, au premier tour de "sa" primaire, 430 fois moins de voix que l'ancien Premier ministre.
Comparer les résultats de trois primaires aux contours totalement différents est un exercice périlleux. Une primaire "ouverte" n'est pas une primaire "fermée". S'exprimer par correspondance n'est pas la même chose que s'exprimer dans un bureau de vote. Et aller voter pour une majorité sortante comptable d'un bilan ne revient pas à aller voter pour une opposition qui propose une alternance. Néanmoins, comptabiliser le nombre de personnes ayant trouvé la motivation d'aller voter pour une personnalité, en particulier dans des primaires ouvertes, n'est pas anodin. De quoi donner, malgré tout, une idée des écarts qui pourront se faire jour lors de la prochaine présidentielle.