On sait enfin ce qui rend heureux au travail, ce n'est pas l'argent !
Etes-vous heureux au travail ? Des chercheurs des universités de Tartu et de Melbourne se sont emparés de la question pour déterminer quels sont les métiers qui rendent le plus heureux. Pas moins de 263 professions ont été étudiées, avec une méthodologie singulière : il ne s'agit pas d'un sondage avec des réponses quantifiables en % sur une liste, mais d'un travail mené sur 59 000 personnes, qui couvrent un panel large, représentatif des activités professionnelles les plus courantes. Ces personnes ont été interrogées sur leur métier, leur satisfaction au travail, avec des points attribués qualitativement, les chercheurs en ont conçu un classement par professions dans leur travaux.
Qui dit travail, dit rémunération. Un critère qui compte (souvent) beaucoup dans le choix d'un travail, mais l'étude a démontré que le facteur financier joue un rôle "modeste" dans le bonheur en lien avec l'activité professionnelle. Les personnes exerçant les métiers les mieux payés ne sont pas celles qui disent être les plus heureuses au travail. De même, le prestige lié à certaines professions n'est pas une source de bonheur garantie.
L'étude arrive même à la conclusion que les fonctions à responsabilités sont moins synonymes de bonheur que d'autres. Les responsables et autres manageurs qui ont des équipes à gérer, des objectifs chiffrés à remplir et doivent répondre à des critères de compétitivité, expriment des niveaux de satisfaction plus bas que la moyenne. Les chercheurs imputent ces ressentis au "stress", à "la pression" et aux "responsabilités".

Les fonctions à responsabilités ne sont toutefois pas incompatibles avec le bonheur au travail puisque parmi les professionnels se disant les plus satisfaits, nombreux sont ceux à avoir des postes impliquant des responsabilités, les travailleurs indépendants font par exemple partie des professionnels les plus heureux. La nature du travail semble être le critère le plus important et les meilleurs résultats sont obtenus par les professions dans lesquelles il y a des "possibilités d'accomplissement" et des résultats concrets aux efforts fournis. La satisfaction augmente encore quand le travail s'accompagne d'objectifs ayant du sens.
L'autre source principale de bonheur au travail est la stimulation intellectuelle : les métiers qui nécessitent de la réflexion, de l'analyse, de la résolution de problème et de la recherche semblent rendre les personnes qui les exercent plus heureuses. Ils augmentent ce sentiment d'accomplissement et d'utilité. Parmi les métiers qui rendent heureux, l'étude cite les professions liées à la santé (docteurs, infirmiers, kiné, psychologues, etc), certaines branches de l'ingénierie, les enseignants spécialisés ou encore les auteurs.
A l'inverse, l'étude a décelé des ressemblances entre les métiers des personnes se disant moins satisfaites au travail. Il s'agit souvent de professions peu qualifiées, dans lesquelles les travailleurs peuvent s'apparenter à des exécutants avec peu de réflexion ou d'analyse. Ces métiers sont aussi régulièrement en lien avec une clientèle ou entraînent des relations commerciales. L'étude cite les professions de manutention, de vente ou de restaurations en exemple. Les agents de sécurité, les serveurs, les commis de cuisine, les vendeurs ou encore les facteurs figurent dans le top 10 des métiers qui rendent le moins heureux.