Manifestations du 18 septembre : les chiffres de la mobilisation à Paris et en régions

Manifestations du 18 septembre : les chiffres de la mobilisation à Paris et en régions Partout en France, des milliers de personnes ont manifesté ce jeudi 18 septembre à l'appel de l'ensemble des organisations syndicales. Si selon la CGT, ce sont en tout plus d'un million de manifestants qui sont descendus dans la rue, le ministère de l'Intérieur, lui, annonce un chiffre deux fois moins important.

L'essentiel
  • Près de 500 000 manifestants sont descendus dans les rues partout en France à l'appel des syndicats dans 700 actions menées sur la voie publique selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. De son côté, la CGT a annoncé une participation deux fois plus élevée avec un million de personnes mobilisées.
  • Si la majorité des cortèges se sont déroulés dans le calme, plusieurs incidents ont été relevés dans les grandes villes comme à Lyon, Marseille, Nantes ou Paris où les forces de l'ordre ont dû faire usage de gaz lacrymogènes.
  • En tout, 309 personnes ont été interpellées en France en marge des manifestations, et 134 personnes ont été placées en garde à vue. Le ministère de l'Intérieur a également déploré 26 blessés parmi les forces de l'ordre, tandis que plusieurs manifestants ont eux aussi été blessés durant la journée, dont un journaliste à Lyon.
  • Alors que plusieurs ténors de gauche appellent à continuer la mobilisation, l'intersyndicale doit se réunir ce vendredi 19 septembre pour convenir ensemble des suites apportées au mouvement.

La carte des manifestations du 18 septembre 2025

Carte générée par la CGT via carte.cgt.fr

00:04 - La suite donné au mouvement décidé ce vendredi

- FIN DU DIRECT - Au terme d’une journée qui aura vu des milliers de personnes manifester leur colère, le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, a appelé à continuer la mobilisation. Au micro de BFMTV, le député des Bouches-du-Rhône, qui a évoqué un "grand succès" a en effet fait savoir que d’autres mobilisations pourraient avoir lieu dans les prochains jours. Pour l’heure, alors qu’aucune décision n’a été prise par les différentes organisations syndicales, les leaders de la CGT et de la CFDT, ont annoncé que l’intersyndicale se réunirait ce vendredi 19 septembre pour décider de la suite du mouvement. "Il y aura une expression de l’intersyndicale demain et donc l’idée, c’est bien de mettre le Premier ministre face à ses responsabilités", a indiqué Marylise Léon au micro de RTL.

18/09/25 - 23:01 - Sophie Binet fustige le dispositif policier

Alors que Laurent Nunez, le préfet de police de Paris, a estimé dans un post sur X que le dispositif sécuritaire mis en place pour encadrer les manifestations - à savoir 80 000 policiers et gendarmes - a permis "que s’exprime pleinement la liberté de manifester" ainsi que "d’assurer la sécurité des personnes et des biens", Sophie Binet, elle, a fustigé un dispositif "ridicule" et pas "nécessaire". Invitée sur France 5, la secrétaire générale de la CGT a ainsi dénoncé une "stratégie politicienne du ministère de l’Intérieur".

18/09/25 - 22:21 - Quel est le bilan des manifestations ville par ville ?

Après une journée de mobilisation qui se voulait très suivie, la CGT a dénombré en fin de journée plus d’un million de personnes dans les rues partout en France. Un chiffre bien loin de celui du ministère de l’Intérieur qui annonce près de 500 000 manifestants, soit deux fois moins. Voici les chiffres des autorités et des syndicats dans quelques grandes villes :

  • Paris : 55 000 manifestants.
  • Lyon : 14 000 manifestants (20 000 pour les syndicats).
  • Toulouse : 18 000 manifestants (40 000 pour les syndicats).
  • Marseille : 15 000 manifestants.
  • Rennes : 11 500 manifestants (20 000 pour les syndicats).
  • Nantes : 10 000 manifestants.
  • Bordeaux : 8 800 manifestants (35 000 pour les syndicats).
  • Lille : 7 100 manifestants (50 000 pour les syndicats)
  • Caen : 10 000 manifestants (17 000 pour les syndicats).
  • Montpellier : 10 000 manifestants (20 000 pour les syndicats).
  • Nice : 2 300 manifestants (10 000 pour les syndicats).

18/09/25 - 21:41 - 14 facultés bloquées et 110 000 jeunes mobilisés

Selon les chiffres du syndicat L’Union étudiante, ce sont en tout 110 000 jeunes qui se sont mobilisés pour cette journée du 18 septembre. 14 facultés ont ainsi été bloquées et "60 % des universités mobilisées avec des actions diverses", a indiqué l’organisation syndicale.

18/09/25 - 21:21 - Sébastien Lecornu réaffirme sa volonté de vouloir discuter avec les partenaires sociaux

Dans un post sur X, le Premier ministre a réaffirmé son engagement "à poursuivre le dialogue avec l’ensemble des partenaires sociaux" face aux revendications portées par les organisations syndicales dans les cortèges partout en France ce jeudi 18 septembre. En outre, le nouveau locataire de Matignon a annoncé qu’il recevrait à nouveau prochainement les forces syndicales tout en condamnant dans le même temps avec la plus grande sévérité "les exactions à l’encontre des forces de l’ordre et de secours […] ainsi que les dégradations perpétrées aujourd’hui sur le territoire français".

18/09/25 - 20:55 - 7 mineurs en garde à vue

Selon le parquet de Paris, 29 personnes ont été placées en garde à vue dans la capitale. Parmi elles, 7 sont des mineurs. Ces individus, pour la grande majorité, ont été interpellés et placés en garde à vue pour "des infractions de participation à un groupement en vue de commettre des violences ou dégradations, violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique, et port d’arme de catégorie D", précise l’institution.

18/09/25 - 20:25 - "La France n’a pas été bloquée" affirme le ministre de l’Intérieur

Pour Bruno Retailleau, malgré une mobilisation plus forte que la semaine passée avec un peu plus de 500 000 manifestants, "la France n’a pas été bloquée", a affirmé le ministre démissionnaire de l’Intérieur qui a déploré la présence dans les cortèges de 7 300 individus radicalisés. "Nous avons garanti la liberté de manifester", a-t-il notamment affirmé.

18/09/25 - 20:22 - Bruno Retailleau prend la parole

Depuis la cellule interministérielle place Beauvau, le ministre démissionnaire de l’Intérieur a fait le bilan de cette journée de mobilisation. Pour Bruno Retailleau, les forces de l’ordre présentes en nombre partout en France ont "permis de garantir la liberté de manifester tranquillement, paisiblement". Bien que la présence syndicale était beaucoup plus présente que le 10 septembre dernier, le ministre a tenu à souligner que la présence des lycéens a été moins importante.

Dans le même temps, Bruno Retailleau est revenu sur les incidents qui ont émaillé certains cortèges. Ainsi, 309 personnes ont été interpellées ce jeudi, dont 134 ont été placées en garde à vue. De même, 26 représentants des forces de l’ordre ont été blessés, a-t-il indiqué.

18/09/25 - 19:53 - Les forces de l’ordre victimes d’insultes à Paris

Alors que la place de la Nation continue d’être évacuée après la manifestation, les forces de l’ordre ont été la cible de plusieurs insultes à l’instar de "fachos" ou "ACAB" ("All cops are bastards" traduit par "tous les flics sont des salauds"). Sur place, quatre personnes ont été interpellées, dont certaines ont été applaudies par d’autres manifestants.

18/09/25 - 19:45 - Une nouvelle journée de mobilisation prévue le 21 septembre

Au micro de BFMTV, l’eurodéputée LFI, Manon Aubry, a annoncé qu’une nouvelle journée de mobilisation aura lieu le 21 septembre prochain. Cette dernière, qui s’est elle aussi félicité d’une "très belle journée" qui a vu un nombre plus important de manifestants défiler par rapport à la semaine dernière, a fait savoir que cette nouvelle mobilisation est à l’initiative des collectifs qui sont organisés autour du mot d’ordre "Bloquons-tout".

18/09/25 - 19:32 - Un succès pour la CFDT

Invitée de l’émission RTL Soir, la secrétaire nationale de la CFDT, Marylise Léon s’est félicitée de l’engouement autour de cette grande mobilisation sociale. "On a massivement mobilisé", a ainsi déclaré la syndicaliste qui a tenu à préciser que "le monde du travail est en position de force". "On lance un avertissement très clair. Au gouvernement et à Sébastien Lecornu. On veut un budget de justice fiscale, sociale et écologique", a encore lancé Marylise Léon.

18/09/25 - 19:16 - Une cellule interministerielle de crise en cours

Après cette nouvelle journée de grève qui a rassemblé 500 000 manifestants selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, une cellule interministérielle de crise se tient actuellement autour du ministre démissionnaire de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Quant à Sebastien Lecornu qui avait indiqué qu’il suivrait de près les événements, le Premier ministre ne participe pas à cette réunion. Ce dernier y est représenté par son chef de cabinet, rapporte BFMTV de sources concordantes.

18/09/25 - 19:09 - Plusieurs tirs de grenades lacrymogènes et assourdissantes à Paris

Alors que le cortège de la manifestation parisienne est arrivé place de la Nation, les policiers procèdent actuellement à des charges sur les manifestants en faisant usage de tirs de grenades lacrymogènes et assourdissantes. Sur place, les forces de l’ordre ont par ailleurs procédé à plusieurs interpellations.

18/09/25 - 18:57 - La CGT se félicite que les rues soient "pleines à craquer"

Dans un message posté sur X, la CGT, qui revendique plus d’un million de manifestants à travers tout le pays, s’est félicitée face aux images des rues de la capitale "pleines à craquer". Alors que la semaine passée, 300 000 personnes ont battu le pavé, "la colère sociale se renforce", a estimé l’organisation syndicale dans son post.

18/09/25 - 18:47 - Pour le député Antoine Léaument, "ce n’est pas fini"

Présent sur la place de la Nation où le cortège parisien est arrivé, le député LFI Antoine Léaument assure que cette journée de mobilisation est "un succès", rapporte Libération. Expliquant que celle-ci a été "très populaire, bon enfant", l’élu dont le parti appelle à la démission du chef de l’État l’assure : "ce n’est pas fini !"

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Des grèves dans plusieurs secteurs le 18 septembre

En plus des manifestations, des grèves ont eu lieu dans de nombreux secteurs, à commencer par celui des transports. La SNCF et la RATP ont été particulièrement touchées avec des perturbations notables, notamment en Île-de-France.

L'Education nationale était également au rendez-vous, des écoles primaires aux universités. Enseignants, étudiants et lycéens ont souhaité dénoncer la baisse des moyens et des conditions de travail jugées intenables. Du côté des professions de santé et paramédicales, pharmaciens et kinésithérapeutes ont fermé leurs établissements pour alerter sur l'érosion de leurs revenus et la fragilisation du système de remboursement. Le secteur de l'énergie, très mobilisé, a réclamé pour sa part des augmentations salariales et une réduction de la TVA sur l'électricité et le gaz.

Si plusieurs secteurs se sont mobilisés, les revendications ont convergé autour de quelques priorités : l'abandon des mesures les plus dures du budget, la défense des retraites, une fiscalité plus juste, le renforcement des services publics et une hausse générale des salaires et des pensions. Pour les syndicats, il s'agit de faire reculer un gouvernement accusé de privilégier l'équilibre comptable au détriment de la cohésion sociale.

Cette mobilisation constituait de fait un test politique. Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, hérite d'un budget largement préparé sous François Bayrou. Quelques concessions ont déjà été annoncées, comme le retrait de la suppression des jours fériés, mais ce recul est considéré comme insuffisant par les manifestants. La mobilisation conséquente du 18 septembre 2025, et plus importante que celle du 10 septembre, peut accentuer la pression sur l'exécutif pour amender plus largement le projet de loi pour le budget 2026.