Le service est "trop perturbé" : La Poste licencie un facteur souffrant du dos, souvent en arrêt maladie
Une vingtaine de personnes se sont mobilisées mardi 4 octobre en soutient contre le licenciement d'un facteur à Marseille. La mobilisation a regroupé 80% du personnel de La Poste du 5e arrondissement de la ville. La CGT était également mobilisée lors du rassemblement.
Les collègues de Gaëtan, facteur d'une quarantaine d'années, se sont rassemblés devant l'hôtel des potes Colbert dans le 1er arrondissement de Marseille. Pendant une partie de la matinée, les salariés ont soutenus leur collègue licencié le mois dernier "injustement". Avec vingt ans d'ancienneté, Gaëtan a été renvoyé pour, selon les grévistes, "avoir été en arrêt maladie, à plusieurs reprises, entre 2024 et 2025".
Un mois après la réception d'une convocation par courrier, à un entretien préalable à un licenciement éventuel, le facteur n'en revient toujours pas : "J'ai encore du mal à digérer cette nouvelle. Tout me semble si irréel". Le père de famille dépité explique les raisons de ses multiples absences : j'ai été contraint au repos durant plusieurs semaines l'an passé, car je souffre fréquemment du dos. Mais cette année, j'ai été arrêté très peu de temps. Je m'attendais dans le pire des cas, à un avertissement, certainement pas à un licenciement".
La CGT était présente lors du rassemblement, "décidé à maintenir la pression quoi qu'il arrive". En effet, le secrétaire départemental ne compte pas baisser les bras face à cette "injustice totale" : "on lui explique ce congédiement par une désorganisation totale du service. C'est ubuesque, sachant qu'il risque, en perdant son travail, de se retrouver dans la misère".
La direction de La Poste, de son côté, rétorque : ce licenciement "est surtout motivé par les absences répétées du salarié qui perturbent durablement le fonctionnement du service et rend nécessaire son remplacement définitif par l'embauche d'un salarié en contrat à durée indéterminée. Cette démarche ne remet pas en cause la légitimité des absences pour raison de santé et ne constitue en aucun cas une sanction disciplinaire".
Le facteur a annoncé son intention de saisir les prud'hommes. En attendant, une nouvelle mobilisation est prévue le 14 novembre prochain par les facteurs grévistes.