Orbit Guard, le satellite patrouilleur français qui muscle nos capacités militaires dans "la guerre des étoiles"

Orbit Guard, le satellite patrouilleur français qui muscle nos capacités militaires dans "la guerre des étoiles" La société française Infinite Orbits et le ministère de la Défense ont signé un accord-cadre pour un satellite de surveillance géostationnaire. "Orbit Guard" pourrait décupler les forces françaises dans l'espace.

Emmanuel Macron était présent à Toulouse - capitale française et européenne de l'aéronautique et de l'aérospatiale - le mercredi 12 novembre pour inaugurer le Commandement de l'Espace dans la ville rose. Et si ce déplacement n'a pas fait grand bruit, les engagements de l'Etat pris ce jour-là sont considérables.

Créé en septembre 2019, le Commandement de l'espace est co-localisé avec le Centre national d'études spatiales (CNES). Le site est devenu en juillet 2025 la première base aérienne à vocation spatiale, il accueille environ 500 militaires. Le chef de l'Etat a profité de sa venue pour dévoiler la stratégie spatiale nationale, qui détaille les ambitions de la France à l'horizon 2040, que ce soit dans le domaine militaire ou civil. Et parmi trois projets d'envergure qui verront le jour dans les années à venir, l'Elysée a notamment cité le lancement en 2027 d'un satellite de surveillance de l'orbite géostationnaire (36 000 km d'altitude), baptisé "Orbit Guard".

"On doit se donner les moyens", déclarait justement il y a quelques jours le général Jérôme Bellanger, chef d'état-major de l'armée de l'Air et de l'Espace (CEMAAE), des propos recueillis par BFMTV. "Orbit Guard" a fait l'objet d'un accord entre la Direction générale de l'armement et l'industriel Infinite Orbits - PME toulousaine - en août 2025. Il implique également le CNES, dans le cadre du programme "PALADIN" (Positioning and Autonomous Laser Assisted Detection in Near-space).

© Infinite Orbits

"Orbit Guard" est une pépite technologique, plusieurs modèles formeront une chaîne dans l'espace. Chaque satellite autonome pèse environ 100 kg, ce qui les rend agiles et capables d'approcher d'autres satellites à moins d'un kilomètre de leurs positions. Le développement de ce satellite devrait permettre à la France de nettement muscler ses capacités militaires, dans ce que l'on appelle désormais communément dans le secteur, "la guerre des étoiles".

"PALADIN permettra de fournir un service d'inspection et de surveillance de l'orbite géostationnaire et de préparation opérationnelle au Commandement de l'Espace de l'armée de l'Air et de l'Espace", assure la Direction générale de l'armement (DGA), rapporte le média Zone militaire. Dans les faits, il permettra à la Brigade aérienne des opérations spatiales (BAOS) de s'exercer à manœuvrer l'engin placé sur une orbite géostationnaire.

"Grâce à la technologie avancée Rendez-Vous, les satellites 'Orbit Guard' excellent dans les inspections rapprochées et les manœuvres autonomes, établissant ainsi une nouvelle norme en matière de protection de nos actifs orbitaux", abonde Infinite Space. Comprendre : les équipements sur le satellite permettront de riposter et de se débarrasser de menaces sur nos intérêts dans l'espace. Cette société "nous disposerons d'une première capacité d'action dans l'espace, d'inspection et de signalement stratégique , avait expliqué l'ancien Délégué général pour l'armement, pendant sa dernière audition à l'Assemblée nationale. Cette nouvelle ambition tricolore vise clairment à contrer les autres puissances spatiales comme la Chine et la Russie et d'éventuelles entreprises d'espionnage. Le contrat a coûté 50 millions d'euros au ministère des Armées, selon un communiqué du département.