En direct de Cannes : "Reality", "Laurence Anyways" et "Au Galop"
L'événement : Matteo Garrone présente "Reality"

On doit le seul film italien en compétition officielle cette année au réalisateur récompensé par le Grand Prix du jury du Festival de Cannes en 2008 pour "Gomorra". Face à cette plongée dans l'univers mafieux de la Camorra qui fit un effet coup de poing, "Reality" présenté en compétition paraît bien sage. Entre comédie et drame, le film montre le basculement dans la folie de Luciano, un poissonnier napolitain qui décide, poussé par ses enfants, de participer à une émission de téléréalité. Fort en gueule et exubérant, il semble le client idéal. Il va pourtant se retrouver bientôt dépassé par ses rêves de gloire médiatique jusqu'à développer une certaine paranoïa.
Evidemment, le thème est intéressant, mais aussi un peu éculé tant il a déjà été exploré. Surtout lorsque la satire des médias se révèle somme toute assez superficielle. Reste de magnifiques plans séquences et la révélation d'un acteur, Aniello Arena, remarqué en prison au sein d'une compagnie de théâtre. Qu'en pense son compatriote et président du jury Nanni Moretti ?
Les autres temps forts

Xavier Dolan, 23 ans, a effectué sa troisième présentation au Festival de Cannes, avec "Laurence Anyways" dans la catégorie Un Certain Regard. Un film maîtrisé qui soulève la question du genre à travers le parcours d'un professeur de littérature qui décide à l'aube de ses 30 ans de changer de sexe. Melvil Poupaud reste toujours aussi doué même au féminin et Xavier Dolan confirme son statut de petit prodige du cinéma.
L'acteur Louis-Do de Lencquesaing a fait ses premiers pas réussis derrière la caméra avec "Au Galop" présenté à La Semaine de la critique. Un film intimiste, dans la veine du cinéma français actuel, qui nous montre ce moment précis dans la vie d'un homme (interprété par le réalisateur lui-même) où il tombe amoureux... et en même temps perd son père. L'histoire sentimentale ne s'avère guère originale, la fin plutôt attendue. Difficile cependant de résister à l'incroyable justesse des scènes familiales, entre douleur et humour salvateur. En bonus : la formidable complicité qui transparaît dans les scènes que Louis-Do de Lencquesaing partage à l'écran avec sa propre fille, Alice.
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