"C'est une possibilité" : le scénario catastrophe du film "Le Jour d'après" pourrait se produire selon les scientifiques

"C'est une possibilité" : le scénario catastrophe du film "Le Jour d'après" pourrait se produire selon les scientifiques Tempêtes, ère glaciaire, submersion... Le scénario de ce film de catastrophes sorti en 2004 serait plus réaliste qu'il n'y paraît.

Les films catastrophes ont souvent mauvaise réputation. Tremblements de terre, éruptions volcaniques, tsunamis, ouragans, tornades, avalanches, voire impacts d'astéroïdes... Le grand spectacle prime souvent au détriment du réalisme du scénario. Mais cela ne signifie pas que tous les postulats du genre sont totalement absurdes, loin de là.

C'est ce que prouve notamment Le Jour d'après, film de Roland Emmerich sorti en 2004. En s'appuyant sur des perturbations climatiques pour décrire l'arrivée d'une nouvelle ère glaciaire, le long-métrage porté par Dennis Quaid et Jake Gyllenhaal, résonne différemment, vingt ans après sa sortie. 

Le climat relativement tempéré de l'Amérique du Nord et de l'Europe est lié à la circulation des courants océaniques, en particulier la circulation océanique méridienne de l'Atlantique (AMOC). Elle est responsable du courant chaud connu comme le Gulf Stream. "On estime que sans le Gulf Stream, la température moyenne en Europe chuterait d'environ 15 degrés et qu'on retournerait dans une certaine forme d'âge glaciaire", soulignait François Gemenne,  co-auteur du 6e rapport du GIEC, au micro de Canal+ en 2024.

© /AP/SIPA (publiée le 10/09/2025)

"Une possibilité, c'est effectivement une modification voire un arrêt du Gulf Stream. Cela aurait des conséquences absolument catastrophiques, et c'est la base du Jour d'après", a-t-il aussi déclaré. Dans une étude publiée en 2021, le climatologue Niklas Boers a également révélé qu'il était "de plus en plus probable" que l'AMOC s'effondre en raison de la rapide fonte des glaces de l'Arctique, causée par le réchauffement climatique.

Dans Le jour d'après, cela se traduit par des tempêtes spectaculaires, la submersion de New-York, et une chute extrême et extrêmement rapide des températures. "Ce qui nous paraissait complètement improbable à l'époque [de la sortie du film] devient aujourd'hui... je n'irai pas jusqu'à dire probable, mais c'est en tout cas une possibilité", appuie également François Gemenne dans son interview à Canal+.

L'une des scènes les plus impressionnantes du film reste celle où New York est submergée par les flots. "Est-ce que tout ça pourrait arriver ?" interroge François Gemenne. "Sans doute pas dans ces proportions là, ni forcément avec cette violence et cette rapidité là... Mais il est certain que le risque de submersion de villes marines, notamment de villes côtières comme New York, est réel." 

En revanche, si le constat scientifique du Jour d'après est réaliste, l'enchaînement des événements l'est bien moins : si l'effondrement de la circulation océanique méridienne de l'Atlantique (AMOC), responsable du courant chaud du Gulf Stream, est possible selon certains climatologues, ses conséquences n'auraient pas l'ampleur ni la rapidité du film de Roland Emmerich. Au contraire, le climatologue Niklas Boers assure que les catastrophes se produiraient "sur plusieurs décennies" et que l'Amérique du Nord ne deviendrait pas "aussi glaciale que ce que le film le suggère".