Les victimes d'AVC ont 51 fois plus de cette substance dans leurs artères que les personnes en bonne santé
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Les victimes d'AVC ont 51 fois plus de cette substance dans leurs artères que les personnes en bonne santé

Des chercheurs ont découvert des quantités préoccupantes d'une substance dans les artères liées au cerveau des personnes qui ont subi un AVC.

L'AVC est une des principales causes de décès en France. Plus de 30 000 personnes en meurent chaque année dans le pays. L'AVC est également à l'origine de nombreuses hospitalisations, et laissent souvent des séquelles, parfois graves, chez les survivants. Si les causes et les facteurs de risque de l'AVC sont globalement bien connus, une substance retrouvée dans les cerveaux de patients qui en ont souffert pourraient également jouer un rôle non négligeable.

Des chercheurs de l'Université du Nouveau-Mexique aux États-Unis ont examiné les artères carotidiennes - qui apportent du sang depuis le cœur vers le cerveau - de 48 personnes. Parfois, de la graisse peut s'accumuler dans les artères, provoquant une plaque d'athérome, qui peut les boucher, ce qui peut notamment provoquer un AVC. Parmi les 48 personnes étudiées, la majorité n'avaient pas de plaque, et les autres en avaient. Ces plaques avaient parfois provoqué des symptômes, comme un AVC.

Les chercheurs ont observé une différence cruciale chez les personnes dont la plaque des artères avait provoqué des symptômes. Leur plaque contenait en effet bien plus de particules de plastique, jusqu'à 16 fois plus que les personnes qui avaient de la plaque mais pas de symptômes, et 51 fois plus que les personnes qui n'avaient pas de plaque dans les artères. "Non seulement nous constatons que les concentrations de plastique sont en corrélation avec le degré de dangerosité de la plaque pour le patient, mais ces résultats pourraient permettre de comprendre pourquoi", a expliqué dans un communiqué la Dr Kimberly Kicielinski, neurochirugienne.

Les chercheurs américains ont en effet observé des différences dans le système immunitaire des personnes qui avaient le plus de plastique dans les plaques de leurs artères. "Les résultats indiquent que les globules blancs réagissent différemment en présence de plastique. Cela suggère que le processus immunitaire est déréglé", a précisé la Dr Kicielinski.

Même si l'effet de la présence de plastique dans le cerveau doit encore être prouvé, "ces nouveaux résultats ajoutent un autre petit élément de données à la pile croissante de preuves qui guident notre réflexion sur l'état actuel des microplastiques et des nanoplastiques dans les tissus humains et donnent un premier aperçu de ce à quoi ils pourraient être associés", d'après le Dr Ross Clark, chercheur principal de cette étude.

Plusieurs recherches ont montré la présence de particules de plastique dans de nombreux endroits du corps : le cerveau, les veines et les artères, les poumons, le foie, le sang, et même le lait maternel et le placenta. L'omniprésence du plastique dans notre environnement est pointé du doigt depuis de nombreuses années, et d'autant plus avec les études qui démontrent des effets néfastes sur la santé. "Cela devrait nous inquiéter. Mais nous n'avons aucune idée de ce qu'elles font lorsqu'elles pénètrent dans notre corps", s'alarme le Dr Clark. Une étude publiée en 2024 dans le New England Journal of Medicine avait déjà conclu que les personnes dont la plaque de l'artère carotide contenait des microplastiques avaient plus de risque d'avoir un AVC, une crise cardiaque, ou globalement de décès.