Benjamin éliminé de Koh Lanta : "Je m'en suis remis au destin" [INTERVIEW]
Eliminé au bout du suspense après un vote très tendu, Benjamin quitte Koh Lanta le totem maudit après avoir tiré la boule noire au conseil. Il nous raconte son parcours dans l'aventure 2022 en interview.
Comptable de 24 ans, Benjamin participait à Koh Lanta, le totem maudit pour réaliser un rêve d'enfance mais aussi impressionner ses proches. Visiblement dans le viseur d'Alexandra, ancienne cheffe des Bleus, et d'autres candidats, le jeune candidat venu de Loire-Atlantique a vu son destin basculer lors d'un conseil sous tension. A égalité de votes contre Stéphanie deux fois de suite, Benjamin a dû faire face au tirage au sort. N'ayant pas pu échapper à la boule noire, il quitte l'aventure Koh Lanta 2022 au bout de quatre épisodes. Il revient pour nous sur son parcours.
Pourquoi avoir choisi de participer à Koh Lanta ?
Pour moi, Koh Lanta c'est un rêve depuis que je suis gosse. Ca représente beaucoup de choses que j'avais envie de faire : la survie, l'aventure, se retrouver démunis de tous nos repères... C'est quelque chose dont je suis dingue. J'ai jamais loupé un épisode de Koh Lanta. Je suis trop jeune pour les avoir tous vus en direct mais je les ai tous vus en streaming. J'ai toujours regardé. Aujourd'hui, j'avais absolument cette volonté de pouvoir y participer, aussi pour impressionné ma petite femme !
Dans quel état d'esprit avez-vous débuté l'aventure ?
J'étais un peu inquiet. Il suffisait de regarder à droite et à gauche sur le bateau pour voir qu'il y avait des armoires à glace qui rigolaient pas du tout dans cette aventure. Par conséquent, j'avais intérêt à me démarquer et à montrer toute ma valeur sur les épreuves si je ne voulais pas jarter très vite.
Quel est le souvenir que vous garderez le plus de votre parcours ?
Sans aucun doute possible, c'est la deuxième immunité remportée par l'équipe bleue quand je les aide notamment à dénouer le nœud, ce qui donne une bonne longueur d'avance à mon équipe et leur offre la victoire sur un plateau d'argent.
A ce moment-là, vous pensez avoir marqué des points auprès de vos coéquipiers mais aussi des autres équipes ?
Evidemment, je pense avoir montré certaines choses. Denis me remet le trophée, c'est forcément génial. Je me dis aussi que les autres vont forcément y penser et en prendre notes. Ca a été le cas, plus que ce que j'aurais pensé.
Le changement d'équipes dans l'épisode 3 vous a-t-il déstabilisé dans cette dynamique ?
Non, pas forcément. En réalité, j'ai rien à reprocher au niveau des timings. Je m'attendais à une recomposition d'équipes, mais je ne m'attendais pas du tout à ce qu'elle soit si précoce. Mais je me défilerai pas et je ne tiendrai pas cette recomposition pour responsable de mon élimination.
Qu'est-ce qui a été le plus dur dans l'aventure ?
Sans hésitation, la faim. Les problèmes digestifs que ça engendre, le fait de manger que de la coco pendant un certain moment... Je vais pas vous faire de dessin mais quand est arrivée l'heure d'aller aux toilettes, c'était pas très joyeux !
Dans l'épisode 4, on découvre des frictions assez nettes entre vous et Alexandra. Comment expliquez-vous ces tensions ?
Ca vient de sa toute première prise de paroles la première fois qu'on s'est vus, en fait. Pour faire simple, la première fois qu'on s'est parlé, je me suis dit tout de suite "Ouh, ça va pas le faire !" Ca a été épidermique. Il y a des gens comme ça... On sent qu'au niveau du caractère, quand elle pense jour, moi je pense nuit. Plus éloignés, je pense que c'était difficilement possible.
Qu'est-ce qui a fait que tout s'est déballé dans l'épisode 4 ?
Je pense que tous les deux on est plutôt anti-conflits. C'est à dire qu'on sentait qu'on n'était pas les meilleurs amis du monde mais en même temps elle a tout fait pour que je prenne ma place chez les Bleus, moi j'ai tout fait pour ne pas me prendre la tête. Dans l'équipe des Jaunes, c'était différent parce qu'on était plus nombreux donc elle pouvait m'ignorer là où chez les Bleus on était les uns sur les autres. Là elle pouvait m'ignorer complètement. Je dis elle, comme si Alexandra était seule là-dedans mais j'agissais très précisément de la même manière. On avait les mêmes méthodes, je restais avec les gens que j'aimais bien. Mais ce qui a tout figé c'est sa non-réussite sur l'épreuve d'immunité. Là où j'ai choisi de lancer le conflit, c'est que j'ai jugé que c'est son caractère, sa mauvaise stratégie et sa mauvaise gestion du leadership qui nous ont fait perdre l'épreuve d'immunité. A ce moment-là, je ne pouvais pas me taire. Surtout que j'étais sur la sellette, je ne pouvais pas rester les bras croisés. J'étais en danger alors que, sur l'épreuve d'immunité, c'est clairement pas moi qui ai déconné. Je pouvais pas me permettre de la fermer.
Dans l'épisode 4, il y a aussi un grand déballage autour de Yannick à qui l'on reproche son comportement. Quel est votre point de vue sur la question ?
On me voit très peu dans la séquence parce que je ne m'attendais pas du tout à ça. Quand cette scène apparaît, je suis un peu estomaqué, je découvre un peu la situation et je vois que des conflits se sont créés. J'interviens peu parce que je me dis "Toi, des conflits, t'en as déjà à la pelle donc on va se calmer ! Tu vas pas te prendre la tête avec tout le monde." Pour ma part, Yannick j'avais l'impression qu'il ne m'aimait pas. Mais je ne sais pas pourquoi, je l'appréciais, je trouvais que c'était un bon gars. Par contre, c'est vrai que sur le camp c'était très loin d'être le plus productif parce qu'on avait des guerriers sur le camp. A côté d'une Setha ou d'un Bastien, y en a beaucoup qui pourraient passer pour des branleurs, pardonnez-moi le terme. Mais quand il y a des gens qui ne s'arrêtent pas du jour au matin, c'est compliqué de ne pas paraître pour quoi que ce soit d'autre. Le problème de Yannick, c'était pas tant son manque d'activité mais surtout sa mauvaise gestion du leadership. Ne pas être le plus actif sur le camp, quand on fait quelque chose au cours de la journée, ça va. Mais quand, comme lui, on donne en plus des conseils aux autres, quand on est en train de se reposer, c'est compliqué quoi. On avait envie de lui donner le bâton et de lui dire "Vas-y, fais ! Montre-moi comment il faut faire." C'est plutôt ça qui lui a été reproché. Si Bastien avait dit la même chose que Yannick, tout le monde aurait dit Amen.
Les tirages au sort dans les conseils sont assez rares dans Koh Lanta. Comment avez-vous vécu votre élimination ?
C'est compliqué mais c'est tout sauf malheureux. J'ai un super bon souvenir de ce conseil. C'était une soirée que j'ai appréciée. Je vous cache pas que si elle avait eu une autre issue, ça ne m'aurait pas dérangé. J'avais bien réfléchi à l'après et j'avais déjà parlé à mes coéquipiers des ambassadeurs. Je leur avais dit que j'étais prêt à en être et d'aller jusqu'à la boule. Donc j'ai vécu ce tirage au sort comme quelque chose de super. Aller jusqu'au tirage au sort et tirer la boule noire de Koh Lanta, c'est quand même mythique. Ca fait trop plaisir ! Je me suis dit que je n'étais pas sorti sous l'unanimité complète de mon équipe. Honnêtement, je me voyais aller plus loin mais j'ai trouvé ce vote très fort en symbolique parce que je m'en suis remis au destin. C'est pour ça que j'ai tout apprécié dans ce conseil.
Vous avez des regrets dans cette aventure ?
Aucun. Vraiment, zéro. J'aurais tout refait pareil !