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Nombreux sont ceux qui s'alarment d'une surpopulation et prônent une "décroissance". Pourtant, selon les Nations Unies, inutile de s'inquiéter. Grâce au déclin progressif de la natalité, la population mondiale finira par se stabiliser.

Déclin de la population mondiale

Combien seront-nous vraiment dans le futur ? Des estimations qui varient entre un... et cent milliards d'habitants.
Image © L'Internaute Magazine

Très bien, mais quand et à quel seuil ? L'échéance ne finit pas d'être repoussée. En 1974, la date était fixée à 2075, avec 12,2 milliards d'habitants. Trois ans plus tard, on avait déjà reculé de 50 ans et baissé les estimations à 11 milliards. Ainsi de suite et aujourd'hui, les dernières estimations de 2000 font été d'une stabilisation pour 2200 à 10 milliards d'être humains.

Une chute vertigineuse de la population

Une baisse continue, que certains voient même beaucoup plus importante. Selon Max Singer, fondateur du Hudson Institute (un think-thank américain), "La population mondiale pourrait bien être, dans quelques siècles, inférieure à celle des Etats-Unis aujourd'hui". Il constate que nulle part dans le monde le taux de fécondité n'a cessé de décroître après avoir atteint le seuil de renouvellement (2,1 enfants par femme). Selon lui, aucune crainte d'explosion de la population mondiale. "C'est un peu comme si on avait peur de voir grossir un bébé jusqu'à 500 kg parce que son poids double au cours de ses sept premières années".

Max Singer va encore plus loin : pourquoi devrait-il y avoir une stabilisation ? Pourquoi le taux de fécondité s'établirait-il définitivement à 2,1 enfants par femme plutôt qu'à 2,4 ou 1,8 ? "Au cours des dernières années, l'indice de fécondité mondial a diminué de 1,5 enfants par femme" constate le consultant. "Si la courbe devait se prolonger, la croissance démographique actuelle de 1% par an se transformerait en décroissance du même ordre de grandeur".

Selon lui, ce déclin ne sera pas linéaire : la population mondiale pourrait connaître des oscillations plus ou moins amples. Il lance même l'hypothèse d'une phase de décroissance rapide jusqu'à un ou deux milliards d'habitants, suivie d'une remontée spectaculaire, peut-être jusqu'à 20 ou 40 milliards.

Un scénario farfelu ?

"La décision personnelle de chacun d'avoir des enfants ou pas propulsera la population mondiale à n'importe quel chiffre"

Pourquoi toutes ces incertitudes ? Sur le long terme, ce n'est pas les maladies ou les guerres, aussi graves soient-elles, qui impactent le plus la démographie. Ce sont les valeurs humaines. "La décision personnelle de chacun d'avoir des enfants ou pas propulsera la population mondiale à n'importe quel chiffre, de zéro à cent milliards ou plus" explique Max Singer.

Son scénario souffre quand même de quelques incohérences. D'abord, les tranches d'âge les plus nombreuses vont continuer à vieillir, accroissant automatiquement le population globale. De plus, Max Singer table sur un rattrapage rapide des pays en voie de développement. Or ce rattrapage pourrait être plus long que prévu, l'évolution des modes de vie et l'éducation des femmes n'étant même pas amorcé dans de nombreux pays (en particulier les pays musulmans). Enfin, Max Singer fixe le maximum de l'espérance de vie à 85 ans ; or tout nous indique que cette limite sera facilement dépassée par les progrès de la médecine. Plusieurs biologistes misent même sur un âge moyen de 150 ans en 2185.

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