Paul Quilès : mort de l'ancien ministre, emporté par un cancer

Paul Quilès : mort de l'ancien ministre, emporté par un cancer PAUL QUILES. Paul Quilès est mort vendredi 24 septembre 2021. Ancien ministre sous la présidence de François Mitterrand, il était une figure du socialisme. Il s'est éteint à l'âge de 79 ans.

[Mise à jour le 24 septembre à 15h06] Quelques jours après l'annonce par erreur de sa mort, Paul Quilès est décédé ce vendredi 24 septembre 2021 a annoncé l'une de ses filles. Ancien ministre à plusieurs reprises lorsque François Mitterrand était président de la République, il s'est éteint à l'âge de 79 ans. Véritable poids lourd du PS, il avait, sous la présidence socialiste, été nommé à la tête de sept ministères différents, dont l'Intérieur. Député à plusieurs reprises entre 1978 et 2007, le diplômé de polytechnique avait été maire de Cordes-sur-Ciel entre 1995 et 2020. 

Sur les réseaux sociaux, Gérald Darmanin a rendu hommage à l'un de ses prédécesseurs : "Toute sa vie, Paul Quilès aura servi la République", a salué le ministre de l'Intérieur. De son côté, le maire de Dijon et ancien ministre François Rebsamen a salué "un homme de combat et de conviction fidèle à Mitterrand, fidèle à la gauche, fidèle au socialisme."

Paul Quilès malade, souffrait d'un cancer depuis plusieurs années

Paul Quilès a été emporté par le cancer. Il se battait contre la maladie depuis plusieurs années. "Mon père s'est éteint ce matin à Paris. Il s'est battu jusqu'au bout comme il l'avait toujours fait dans sa vie pour les autres", a sobrement commenté sa fille à l'annonce du décès. Selon Le Figaro, cette figure politique avait même été prise en charge en soins palliatifs mardi 21 septembre 2021. La maladie a finalement emporté l'ex-homme politique.

Sa mort annoncée par erreur plus tôt dans la semaine

Mardi 21 septembre, la mort de Paul Quilès avait été annoncée par erreur par plusieurs élus locaux du Tarn, relayés dans la presse. Un correspondant du journal local La Dépêche du Midi avait rapporté à sa rédaction que le septuagénaire était décédé, le nouveau maire de Cordes-sur-Ciel, Bernard Andrieu, confirmant l'information auprès du média, tout comme le président du Département du Tarn, Christophe Ramond. Le journal avait alors diffusé l'information, tout comme l'Agence France Presse. La famille de Paul Quilès avait rapidement démenti l'information. L'une de ses filles avait été obligée de préciser : "mon père n'est pas mort. Il est malade, mais il est vivant."

Qui était Paul Quilès ?

Paul Quilès, une jeunesse entre l'Algérie et le Maroc. Né le 27 janvier 1942 à Saint-Denis-du-Sig, en Algérie française, Paul Quilès grandit dans l'ancien département français jusqu'à l'âge de 4 ans. Il est élevé par ses parents, tous deux instituteurs. La famille s'installe ensuite au Maroc. Paul Quilès arrive en France et intègre l'école Polytechnique, dont il sort diplômé en 1961. Lorsqu'il réalise son service militaire, le futur homme politique intègre l'Etat-major de l'Armée de l'air. A cette occasion, il est chargé, lors d'un exercice fictif, de déclencher l'arme nucléaire, un thème qui deviendra l'un de ses principaux combats.

Paul Quilès, de militant PS à ministre. Après sa formation, Paul Quilès intègre la compagnie pétrolière Shell en qualité d'ingénieur. Alors âgé de 31 ans, il se lance en politique en 1973 et rallie le Parti socialiste, formation politique à qui il restera fidèle toute sa vie. Elu député de Paris en 1978, il devient, en 1981, directeur de la campagne présidentielle de François Mitterrand, qui aboutit au sacre de ce dernier. Après s'être présenté sans succès aux municipales en 1983 dans la capitale (battu par Jacques Chirac), et être tout de même entré au Conseil de Paris, il est propulsé ministre de l'Urbanisme et du Logement la même année, puis prend le portefeuille de la Défense de 1985 à 1986, année où il est réélu à l'Assemblée nationale.

En 1988, François Mitterrand reste à l'Elysée et Paul Quilès au palais Bourbon. Mais pas pour très longtemps. Après les élections, il devient ministre des Postes et Télécommunications, avant d'être en charge de l'Equipement, du Logement et du Transport en 1991, puis d'être propulsé ministre de l'Intérieur entre 1992 et 1993. Lors des législatives cette année-là, il se présente dans le Tarn et conforte son siège de député. En 1995, il se présente à la mairie de Cordes-sur-Ciel (Tarn) et remporte le scrutin. Il ne quittera son siège qu'en 2020.

Un congrès de Valence où " les têtes vont tomber ". C'est le rendez-vous annuel du Parti socialiste. En octobre 1981, le PS organise son traditionnel congrès de rentrée avec les militants. Un week-end au cours duquel s'enchaînent les discours, alors que François Mitterrand vient d'être élu quelques mois plus tôt président de la République. Lorsqu'il se présente à la tribune, Paul Quilès lance : "Il ne faut pas se contenter de dire de façon évasive comme Robespierre en 1794 : 'des têtes vont tomber'. Il faut dire lesquelles et le dire rapidement !" Une missive qui a indigné à droite et qui s'est retournée contre lui dans sa tentative de conquérir Paris en 1983.

Une mission sur le Rwanda qui blanchit la France. Lorsqu'il était député, Paul Quilès avait été chargé de mener une enquête parlementaire sur le rôle de la France dans le génocide du Rwanda en 1994. Ses conclusions, dévoilées en décembre 1998, défaussaient totalement François Mitterrand : "La France n'est nullement impliquée", écrivait-il. Le 27 mai 2021, Emmanuel Macron a tenu un autre discours lors d'une visite dans le pays, venant "reconnaître nos responsabilités" dans le génocide.

Une fille à la tête de Janssen. Si Paul Quilès est resté discret sur sa vie privée, il a eu trois filles, dont une s'est faite un nom dans le domaine du médicament. Emmanuelle Quilès, qui a prévenu les médias du décès de son père, a en effet travaillé pour deux entités pharmaceutiques désormais bien connues du grand public : elle a d'abord coordonné les activités en France de Pfizer entre 2009 et 2012 avant de devenir PDG de Janssen Europe, Moyen-Orient et Afrique, de 2015 à l'été 2021. Désormais, elle pilote l'activité Monde du groupe dédiée au cardio-vasculaire, au métabolisme et à l'hypertension artérielle pulmonaire.

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