Albert II : ce que sa fille adultérine Delphine Boël est en droit de lui demander
Après plusieurs années de bataille juridique acharnée, Delphine Boël avait obtenu que le roi de Belgique Albert II se soumette à un test ADN. Ce lundi, Albert II a reconnu cette paternité.
C'est la fin d'un feuilleton qui bouscule désormais la tranquillité protocolaire de la famille royale belge. En 2013, Delphine Boël s'est lancée dans une longue bataille judiciaire, espérant que le roi Albert II la reconnaisse comme sa fille. En 2019, elle a obtenu de la justice belge qu'Albert II soit soumis à un prélèvement ADN. Ce lundi 27 janvier, la conclusion du test de paternité a été communiquée au roi Albert II, qui a dans la foulée reconnu publiquement être le père de Delphine Boël. Voici un extrait du communiqué officiel du roi Albert II, décrit par l'avocat de Delphine Boël comme un texte "glacial" et "peu marqué par l'élégance" :
"Sa Majesté le Roi Albert II a pris connaissance des résultats du prélèvement ADN auquel Il s'est prêté à la demande de la cour d'appel de Bruxelles. Les conclusions scientifiques indiquent qu'Il est le père biologique de Madame Delphine Boël. (...) Le Roi Albert a décidé de ne pas les soulever et de mettre un terme dans l'honneur et la dignité à cette procédure pénible. (...) Madame Delphine Boël a décidé de mettre fin à son lien légal et socio-affectif avec son père et de changer de famille. Et cela au travers d'une procédure longue, douloureuse et qui s'est révélée judiciairement contradictoire".
La reconnaissance de paternité de Delphine Boël : quelles retombées ?
L'avocat de Delphine Boël estime que cette reconnaissance marque "la fin d'une exclusion sociale et affective", bien que "la blessure persistera" malgré tout. Selon lui, si Delphine Boël s'est lancée dans cette croisade juridique, c'est pour le bien-être de ses propres enfants. Elle assure vouloir leur éviter "les difficultés et les souffrances auxquelles elle a elle-même été confrontée". Quoi qu'il en soit, d'un point de vue juridique, il n'est en aucun cas question que Delphine Boël entre dans l'ordre de succession de la famille royale belge, ni n'occupe de fonction officielle. Elle pourrait toutefois prétendre à recevoir un quart de l'héritage du roi Albert II à la mort de celui-ci, tout comme le roi Philippe, la princesse Astrid et le prince Laurent.
A l'origine de cette bataille médiatique, l'adultère d'Albert II
L'affaire Delphine avait été déclenchée en 1999, lors de la parution d'une biographie de l'épouse du roi Albert II de Belgique, la reine Paola. Le journaliste Mario Danneels révélait dans ce livre la liaison extraconjugale du roi Albert II, trente ans auparavant, et dont est née une fille : Delphine Boël. Le roi Albert II aurait songé à reconnaître cette enfant comme la sienne et à divorcer de son épouse Paola, mais y aurait renoncé en 1984, en même temps qu'à sa relation adultérine avec la mère de Delphine Boël. Suite à cette décision, le roi Albert II a coupé les ponts avec Delphine Boël, alors qu'il était jusque-là présent dans sa vie.
Cette rupture avec sa famille adultérine était la condition sine qua non imposée par la princesse Paola pour reprendre une vie conjugale apaisée avec Albert II. Avant cela, selon le témoignage de Sybille de Selys, la mère de Delphine Boël, "Albert venait les après-midi et voyait Delphine pratiquement tous les jours". "Cela a duré pendant dix ans, jusqu'en 1976 ou 1977," a-t-elle précisé, selon des propos relatés par le média belge le Soir. Puis, "du jour au lendemain, notre ligne téléphonique a été coupée," a relaté la mère de Delphine Boël.