Résultat de Laurent Wauquiez aux régionales : réélu avec 55,17% des voix

Résultat de Laurent Wauquiez aux régionales : réélu avec 55,17% des voix Les résultats des élections régionales sont désormais définitifs Laurent Wauquiez (LR) se glisse à la tête l'Auvergne-Rhône-Alpes, ce dimanche, avec 55,17% des suffrages, selon Ministère. Loin devant Fabienne Grébert (33,65%) et Andréa Kotarac (11,18%).

[Mis à jour le 27 juin 2021 à 23h48] Laurent Wauquiez et son parti Union de la droit (LUD) sont vainqueurs ce dimanche 27 juin 2021. Selon les résultats complets du Ministère, le président sortant est élu président de l'Auvergne-Rhône-Alpes avec 55,17 % des suffrages. Face à lui, l'écologiste Fabienne Grébert obtient 33,65% des voix et Andréa Kotarac de la Ligue républicaine nationale, 11,18%. "Il y a évidemment beaucoup d'émotions pour toute notre équipe. Rarement, nous n'avons été aussi unis. Ce soir, les extrêmes ont reculé fortement dans notre région car nous ne leur laissons aucun terrain pour prospérer. (...) " a-t-il déclaré sur TF1 aux alentours de 20 heures. Comme beaucoup d'autres régions, le taux d'abstention est très légèrement en baisse avec 66,63 % soit 0,78 points d'écart avec le premier tour de ces élections régionales.

La semaine passée, le candidat de droite avait enregistré le meilleur score de tous les candidats étiquetés LR avec 43,79% des suffrages, confirmant sa position de favori du scrutin en le plaçant loin devant ses adversaires : l'écologiste Fabienne Grébert (14,45%) et le candidat du Rassemblement national, Andréa Kotarac (12,33%). Comme au premier tour, le taux d'abstention est record avec 66% au second tour, selon les estimations de LCI, contre 42,3% aux dernières élections régionales en 2015.

La victoire aux régionales vaut-elle un pass pour la présidentielle ?

Laurent Wauquiez semble jouer plus gros qu'une victoire aux élections régionales à écouter ses proches. Le score obtenu au premier tour conforte sa position de favori et le crédite d'un rayonnement puissant en Auvergne-Rhône-Alpes, même s'il est à mettre en perspective avec les 67% d'abstention. Quoi qu'il en soit "plus personne ne pourra dire qu'il ne rassemble pas ou qu'il n'est pas légitime pour la suite", se réjouit-on dans l'entourage du républicain. La suite ? Serait-il question de l'élection présidentielle de 2022 ? Cela en a tout l'air. Geoffroy Didier, l'ancien porte-parole des LR, du temps où Laurent Wauquiez en était le président soutient dans les pages du Monde que "Laurent Wauquiez devra être entendu. Avec Valérie Pécresse et Xavier Bertrand, il fait partie des piliers de la droite qui ont su démontrer leur constance et leur cohérence". "L'ampleur de son succès, le recul du Front national, la disparition d'En marche, ne lui rend pas simplement son influence mais l'oblige à un retour au premier plan", poursuit l'élu emporté par son optimisme. Mais est-il judicieux de comparer une élection locale avec la présidentielle ? Certains supports de Xavier Bertrand, candidat annoncé pour le scrutin de 2022, certainement inquiétés par la présence d'un autre candidat LR temporisent et rappellent qu'à l'échelle nationale l'image de Laurent Wauquiez est "toujours abimée".

Laurent Wauquiez s'est emparé du thème de la sécurité

Le candidat LR a immédiatement investi ce thème dès le début de sa campagne. La tête de liste a annoncé vouloir doubler le budget alloué à la sécurité pour le porter à 300 millions d'euros et promet la création d'un "un bouclier de protection des citoyens" qui passerait par la création d'une brigade régionale de sécurité, le renforcement des effectifs de police ferroviaire ou le développement de nouvelle caméras de vidéosurveillance. Sur certains points les mesures du candidat semblent s'inspirer des mesures de " subventions sécu-conditionnées " défendue par les candidats du RN en Bourgogne-Franche-Comté ou en Centre-val de Loire. Lorsqu'il dit envisager de " " supprimer l'accès aux aides de la région pour les délinquants". "Il fait envoyer un signal aux familles de mineurs délinquants pour les responsabiliser. En lien avec les maires, nous signerons avec elles des contrats de responsabilité. A la moindre entorse, nous supprimerons les aides ", est-il écrit dans le programme de Laurent Wauquiez. Le candidat glisse ensuite sur le terrain du terrorisme et souhaite " expérimenter la reconnaissance faciale antiterroriste ", en espérant " identifier les individus fichés pour radicalisation " par des caméras nouvelle génération.

Laurent Wauquiez accusé de "clientélisme"

Tout au long de son mandat, les décisions du président sortant ont ponctuellement était jugée comme clientéliste et ses adversaires n'ont pas manqué de rappeler certaines de ces polémiques. La communication de Laurent Wauquiez, très rodée et omniprésente dans la région, a été au cœur du sujet notamment avec la multiplication des panneaux bleus à l'entrée des communes subventionnées par la Région ou d'autres affiches presque publicitaires arborant le slogan "Auvergne-Rhône-Alpes, la région la mieux gérée de France". Ces opposants politiques y voit un conditionnement de l'aide de la Région mais le candidat républicain ne s'en cache pas vraiment : "On les assume totalement. Je n'ai aucun état d'âme à ce qu'on explique aux gens à quoi sert leur argent". Mais les démarches sont encore moins tolérées lorsqu'elles ont lieu dans un contexte électoral, et selon le Canard enchaîné du 16 juin, plusieurs centaines de maire d'Auvergne-Rhône-Alpes appelaient à voter pour Laurent Wauquiez dans des courriers adressées aux administrés. La stratégie n'est pas passé auprès d'Europe-Ecologie-Le Verts : "EELV Rhône-Alpes est révolté par ces méthodes clientélistes d'un autre âge. Elles démontrent un profond irrespect pour les électeurs et leur liberté de conscience. Chaque électeur a le droit de se faire son avis, sans subir des méthodes intrusives, de la part de son maire, l'élu le plus proche et le plus apprécié des habitants" rapportait Rue89Lyon. Le Parti socialiste n'est pas non plus resté silencieux porté par la voix de Najat Vallaud-Belkacem : "C'est le résultat de la politique clientéliste et démagogique de Wauquiez. Les maires contactés ont dû se dire : " dans un futur proche si je veux une subvention pour ma commune, il faut que je participe à la campagne ". C'est indigne d'une démocratie mature et ça abîme la conscience civique. On vote dimanche sur les compétences que la loi a dévolues aux régions et non sur les city-stades".

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