Simulacre de noyade : l'école de police était déjà connue pour sa mauvaise réputation

Simulacre de noyade : l'école de police était déjà connue pour sa mauvaise réputation Le directeur de l'école de police d'Oissel devrait être suspendu pour avoir pratiqué des exercices violents sur ses élèves la semaine dernière. "Plusieurs enquêtes ont déjà été menées au sein de cette structure, et ont démontré des manquements", selon le syndicat Unsa Police. 

Plusieurs vidéos montrant des simulations de noyade infligées aux jeunes recrues de l'école de police d'Oissel ont été rendues publiques ce vendredi 30 décembre par le journal Le Parisien. Les faits se seraient déroulés le vendredi 24 novembre. Un instructeur aurait entrepris des exercices violents et la scène aurait été filmée. On peut y découvrir un jeune homme couvert d'un tee-shirt noir qui se fait déverser une bouteille d'eau sur la tête couverte. Placé dos au mur, l'élève en question semble suffoquer et tente d'ôter le tee-shirt plusieurs fois, pendant que le même sort est administré à d'autres élèves à côté.

Toujours selon Le Parisien, 42 vidéos de cet exercice, auquel auraient participé une trentaine d'élèves, ont été réalisées. Le quotidien révèle qu'après qu'il lui a été demandé de chanter la Marseillaise, le jeune homme a également reçu des coups dans l'abdomen donnés par un policier formateur aux techniques et à la sécurité en intervention (FTSI).

La vidéo du Parisien :

Ce n'est pas la première fois que cette école de police est critiquée. "Ce moniteur a déjà été signalé par le passé pour ce type de méthodes, qui sont hors déontologie", selon une source syndicale policière interrogée par l'AFP, qui poursuit : "c'est un dérapage, cela ne correspond pas à la pédagogie enseignée au sein de l'école", assure la source. Pourtant, un autre policier, interrogé par 20 Minutes, affirme qu'il y a eu "pas mal d'histoires dans le passé, c'est un joyeux bordel là-bas". Un responsable de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme), se serait rendu sur place pour une conférence. Il aurait par la suite croisé un élève muni d'un exemplaire de Mein Kampf, d'Adolf Hitler. "Plusieurs enquêtes ont déjà été menées au sein de cette structure, et ont démontré des manquements, tant sur le plan déontologique que sur le plan professionnel", selon le syndicat Unsa Police. 

"L'école de police, ce n'est pas Guantanamo", défend Denis Jacob, secrétaire général du syndicat Alternative Police Nationale. La direction générale de la police nationale (DGPN), interrogée par Le Parisien, a confié au journal : "La vidéo correspond à une séquence conduite à l'initiative d'un formateur en école de police. Ce comportement et cette méthode sont fermement condamnés". Selon les informations recueillies par le quotidien, les élèves en question auraient tous été volontaires et auraient même signé une décharge. "Rien n'était imposé aux élèves", affirme un policier joint par 20 Minutes

Informé des faits, le ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin, s'est exprimé à ce sujet ce jeudi 30 novembre sur France 2 où il y dénoncé des faits "inacceptables". Il a également précisé avoir "demandé qu'on suspende ce formateur". Il a par ailleurs convoqué le directeur de l'école de police d'Oissel, qui sera vu par les services du ministère de l'Intérieur dans les prochains jours. Une enquête a été ouverte et confiée ce mercredi 29 novembre à l'IGPN, la police des polices.