Cet objet fabriqué par l'homme est à des milliards de kilomètres de la Terre, il a franchi "un mur de feu" à 30 000 degrés
Grâce à ces satellites et sondes, la NASA multiplie les découvertes dans l'espace. Si le télescope James Webb est bien connu, il est loin d'être le seul à explorer l'Univers. Voyager 1 est en mission depuis 1977 et a livré des images incroyables, notamment des planètes et de leurs lunes. La sonde spatiale est aujourd'hui à 24 milliards de kilomètres de la Terre, soit 166 fois la distance Terre-Soleil.
Elle s'est aventurée dans la périphérie solaire et a atteint l'héliopause, soit la limite du système solaire avant l'espace interstellaire. Le Soleil émet un flux de particules chargées qui parcourt toutes les planètes, mais est ensuite bloqué par le milieu interstellaire. C'est à ce lieu de blocage qu'est l'héliopause où la pression du vent solaire et du vent interstellaire est en équilibre. Voyager 1 a franchi l'héliopause en 2012 et au fil d'analyses prolongées, les scientifiques ont identifié un "mur de feu", qui fait comme office de frontière.
La sonde a, en effet, fait face à une augmentation exponentielle des températures ainsi que de la densité des particules énergétiques dans cette zone tampon. Au niveau de ce "mur de feu", les températures pouvaient atteindre 30 000 degrés. Cette température ne correspond pas à la chaleur qui pourrait brûler de la matière solide, mais à de l'énergie cinétique de particules se déplaçant presque à la vitesse de la lumière. Cette densité particulaire est trop faible pour avoir impacté la sonde, la température reflète la vitesse et non la chaleur ressentie. Ainsi, Voyager 1 a pu franchir cette zone de transition sans se décomposer.

Aucun vaisseau spatial n'est allé plus loin que Voyager 1, dévoile la NASA. "Voyager 1 a été le premier vaisseau spatial à traverser l'héliosphère, la limite où les influences extérieures à notre système solaire sont plus fortes que celles de notre Soleil", ajoute l'organisation. Elle a cependant rencontré quelques difficultés. En mai dernier, les ingénieurs de la NASA ont annoncé être parvenus à raviver à distance certains propulseurs de la sonde qui étaient à l'arrêt depuis 20 ans, garantissant sa survie. La sonde avait jusqu'à présent poursuivi sa course grâce à un système de secours.
La sonde peut donc désormais explorer le milieu interstellaire et mesurer notamment la densité des particules et les champs magnétiques. Le travail est encore long : "On a quitté la zone où les émissions du Soleil étaient prépondérantes, maintenant on est dans une zone un peu interstellaire, et on approche. On va mettre encore 600 ans pour y arriver, approcher des comètes qui sont tout au bout du système solaire", a expliqué Stefan Barenski, rédacteur en chef du magazine Aerospatium, à France info.