Les écoles françaises ont un nouveau gros problème, presque aussi important que le niveau des élèves
La canicule historique qui a frappé la France cet été a mis en lumière une réalité encore peu pris en charge par l'Etat : la rénovation des bâtiments scolaires. A Tours, le maire, Emmanuel Denis a même pris la décision exceptionnelle en juin de fermer une trentaine d'écoles, où les températures dépassaient les 30 degrés en classe. Un risque jugé "cas de force majeur " et une urgence de santé publique, selon ses mots rapportés par France 3 Centre-Val de Loire.
Partout en France, parents d'élèves, enseignants et élus regrettent que que l'environnement des enfants ne soit pas suffisamment confortable dans les écoles. Une étude OpinionWay publiée en juin révèle que 72% des Français et 77% des parents estiment que les écoles doivent être rénovées en priorité, derrière les hôpitaux.
Plus de trois quarts des parents interrogés jugent les bâtiments scolaires "vétustes" et estiment les rénovations urgentes. Et lorsqu'il s'agit de désigner les établissements les plus en difficulté, les écoles primaires arrivent en tête (83%), suivies des collèges (79%), principalement dans le secteur public (78%).
Parmi les problèmes les plus fréquemment pointés du doigt : des classes étouffantes en été et glaciales en hiver (68%), une mauvaise insonorisation (48%), et des dégradations visibles liées à la vétusté des locaux, comme des fenêtres cassées, des chutes d'objets liés au manque d'entretien (46%). Et parfois, ce n'est pas seulement visible : selon un rapport de l'Observatoire national de la sécurité, publié en 2016, une majorité des établissements construits avant 1997 (soit 85% du parc scolaire) contiennent encore des matériaux avec de l'amiante. Une réalité qui concerne 80% des lycées professionnels, 73% des collèges et plus d'un tiers des écoles primaires.
Pourquoi les établissements sont-ils dans cet état ? Le principal obstacle aux rénovations restent le manque de moyens financiers. Une réalité bien connue des maires notamment dans les communes rurales, les plus touchées par la vétusté des bâtiments scolaires. Le problème est complexe selon RTL, puisque ce sont différentes collectivités qui ont la charge des bâtiments, les communes pour les écoles, les départements pour les collèges et les régions pour les lycées.
D'après 8 Français sur 10, la rénovation des bâtiments scolaires n'est pas suffisamment prise en compte par les pouvoirs publics, ils souhaitent dans leur majorité que l'Etat ou les collectivités interviennent davantage financièrement. 89% des sondés sont d'ailleurs convaincus que l'investissement dans les bâtiments scolaires permettrait de réduire les coûts énergétiques et donc d'alléger les dépenses publiques.