"Autoritaire, brutale"... Cette décision de Trump suscite la colère de la Chine

"Autoritaire, brutale"... Cette décision de Trump suscite la colère de la Chine À peine investi président, Donald Trump revient déjà sur l'une des décisions de Joe Biden. Une nouvelle peu réjouissante pour la Chine.

Donald Trump signe un retour remarqué à la Maison-Blanche. Sous les applaudissements de ses partisans, réunis dans la Capital One Arena, il a signé une rafale de décrets présidentiels, symboles d'un nouvel "âge d'or", selon lui, pour Washington. Il en également profité pour marteler une nouvelle fois son mantra de "l'Amérique d'abord", dans un contexte où les États-Unis ont intérêt à être de nouveau "respectés" dans le monde. 

À ce titre, il est revenu sur l'une des mesures prises par son prédécesseur Joe Biden dans les derniers jours de son mandat. Le 14 janvier, l'ancien président avait en effet choisi de retirer Cuba de la liste noire de pays soutenant le terrorisme, afin d'"encourager" des discussions menées sous l'égide de l'Église catholique pour la libération d'un "nombre important de prisonniers politiques" sur l'île, a déclaré un haut responsable américain.

Ce "geste de bonne volonté" n'est d'ailleurs pas passé inaperçu à Cuba. En réponse, le pays a annoncé que 553 personnes emprisonnées pour "divers délits" allaient être libérées "progressivement"Depuis, un total de 127 prisonniers ont été remis en liberté, dont le dissident historique José Daniel Ferrer.

Une tentative d'"intimidation" 

Mais la politique de Biden s'arrête quand commence celle de Trump. À quelques jours de la fin de son mandat en 2021, le leader populiste avait en effet pris la décision exactement inverse, celle de placer Cuba sur cette liste où figurent aussi la Corée du Nord, l'Iran et la Syrie. À peine investi, il n'a évidemment pas manqué de le refaire une fois sa prestation de serment terminée.

Cuba a aussitôt réagi en qualifiant cette décision "d'acte d'arrogance et de mépris de la vérité". "Cela n'a rien de surprenant. Son objectif est de renforcer encore la guerre économique cruelle contre Cuba à des fins de domination", a réagi sur X le président cubain Miguel Diaz-Canel.

Dans la foulée, la Chine a pris parti pour son allié socialiste en accusant les Etats-Unis d'"intimidation". L'utilisation récurrente de cette liste par Washington "va à l'encontre des faits" et "révèle pleinement le visage hégémonique, autoritaire et brutal des États-Unis", a déclaré lors d'un point de presse Guo Jiakun, un porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois.

Cuba et la Chine ont depuis longtemps tissé une amitié "stratégique, mutuellement bénéfique, de nature à défier la puissance états-unienne voisine dans son glacis sécuritaire", selon le spécialiste d'histoire politique et de géopolitique de la Caraïbe, Éric Dubesset, dans "La Chine dans la politique extérieure de Cuba". En juin 2024, La Havane avait d'ailleurs "décidé d'enlever le visa pour les voyageurs chinois qui veulent visiter l'île caraïbéenne" afin de relancer le tourisme, souligne Fabrice Mercorelli, de l'agence de voyage C2C Travel, à TF1.