Elections législatives 2025 : à quelle date peut avoir lieu le vote en cas de dissolution ?

Elections législatives 2025 : à quelle date peut avoir lieu le vote en cas de dissolution ? Après avoir annoncé se soumettre à un vote de confiance le 8 septembre prochain, François Bayrou risque d'être poussé à la démission par l'opposition. Ce qui pourrait conduire Emmanuel Macron à dissoudre l'Assemblée nationale.

Lors du second tour des élections européennes le 9 juin 2024, le Rassemblement national est arrivé en tête avec 31,4 % des voix. Le soir-même, sur les coups de 21 heures, Emmanuel Macron prenait la parole sur le perron de l'Elysée et annonçait la dissolution de l'Assemblée nationale. Une onde de choc traversa alors le pays et des élections législatives anticipées étaient organisées en France. Au soit du second tour, le 7 juillet, le résultat fut sans appel : la majorité présidentielle était battue. La gauche devenait alors le premier bloc politique en nombre d'élus (182 sièges), devant le groupe macroniste (168 sièges), au-dessus du bloc d'extrême droite et alliés (143 sièges).

Depuis ce lundi 25 août 2025, l'hypothèse de nouvelles élections législatives plane au dessus de l'Assemblée nationale. En effet, le Premier ministre François Bayrou a annoncé se soumettre à un vote de confiance au palais Bourbon le 8 septembre. Il engagera la responsabilité de son gouvernement sur une question liée à la situation budgétaire de la France et la nécessité de faire des économies de près de 44 milliards d'euros pour réduire la dette. Le Premier ministre risque d'être poussé à la démission si les votes contre la confiance au gouvernement l'emportent. Voilà pourquoi, l'hypothèse d'une dissolution de l'Assemblée nationale commence donc à être envisagée dans différents camps, même si une telle décision reste à la discrétion du président de la République, Emmanuel Macron.

Marine Le Pen, elle, a appelé une telle mesure de ses voeux, tandis que le ministre de la Justice Gérald Darmanin et le député socialiste Boris Vallaud estiment qu'il faut s'y préparer. François Bayrou a déclaré aux élus du bloc central qu'Emmanuel Macron ne souhaitait dissoudre, mais que cela restait "une hypothèse". Sans surprise, nombreux sont ceux à critiquer le choix du locataire de Matignon : "Il est suicidaire" a lâché la députée macroniste Nicole Dubré-Chirat sur une boucle de messagerie du camp présidentiel selon Le Figaro. Même au sein du gouvernement, des ministres sont "désemparés" et "abattus" par la décision du chef de l'exécutif. "On n'a plus qu'à préparer nos cartons" estime l'un d'eux auprès du Figaro. La dissolution multiple de l'Assemblée nationale - par un même président - ne serait pas une première. Le général de Gaulle l'a fait en 1962 puis 1968. François Mitterrand l'a imité, en 1981 et 1988. 

De nouvelles élections législatives en octobre 2025 ?

Selon l'article 12 de la Constitution, Emmanuel Macron peut tout à fait prononcer une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale, à une seule condition, le calendrier. "Le président de la République peut, après consultation du Premier ministre et des présidents des Assemblées, prononcer la dissolution de l'Assemblée nationale. Les élections générales ont lieu vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution (…) Il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans l'année qui suit ces élections", peut-on lire.

Les dernières élections législatives s'étant tenues les 30 juin 2024 (premier tour) et 7 juillet 2024 (second tour), une nouvelle dissolution est déjà possible depuis l'été 2025. Si le gouvernement Bayrou venait à tomber le 8 septembre prochain lors du vote de confiance à l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron pourrait décider de prendre la parole dans la foulée, le soir-même, ou le lendemain pour s'exprimer devant les Français. Si une dissolution venait à être prononcée, un décret paraîtrait alors au Journal officiel dès le lendemain, ainsi que les dates des deux tours des législatives.

Si le délai de vingt jours au moins et quarante jours au maximum est respecté, ces nouvelles élections législatives pourraient avoir lieu le week-ends des 4 et 5 octobre, et des 11 et 12 octobre pour le second tour. Attention, le chef de l'Etat peut tout à fait décider de nommer un nouveau Premier ministre si François Bayrou démissionne, sans pour autant dissoudre la chambre basse du Parlement. 

Selon Le Figaro, Emmanuel Macron songerait à dissoudre une nouvelle fois l'Assemblée nationale depuis le mois de juillet 2024. Une "fenêtre de tir" se dégagerait "entre juin et décembre 2025", pouvait-on déjà lire, à l'époque, selon les informations d'un proche du président. À l'approche de l'élection présidentielle de 2027, cette temporalité pourrait permettre au chef de l'Etat de conserver un certain tempo, en précédant les élections municipales et sénatoriales de 2026.