Ces mots dont la définition de l'Académie française sidère la Ligue des droits de l'Homme
La ligue des droits de l'Homme (LDH) appelle à "rectifier d'urgence" certaines définitions présentes dans la neuvième édition du Dictionnaire de l'Académie française. Dans un communiqué, paru ce mardi 26 novembre, l'association accuse le recueil de 59 000 mots de participer à une "vision au mieux archaïque de notre monde". Le 14 novembre, lors d'une cérémonie officielle, le dictionnaire avait pourtant été solennellement présenté à Emmanuel Macron. De quoi alimenter la "consternation" de la LDH qui appelle les éditions Fayard à "prendre leurs responsabilités dans la diffusion imprimée des versions de ce Dictionnaire".
"Le traitement du racisme, lourd d'enjeux dans le monde où nous vivons", est "sidérant", poursuit l'association. En guise d'exemple, elle donne la définition du mot "race" qui renvoie à "chacun des grands groupes entre lesquels on répartit superficiellement l'espèce humaine d'après les caractères physiques distinctifs qui se sont maintenus ou sont apparus chez les uns et les autres, du fait de leur isolement géographique pendant des périodes prolongées. Un homme de race noire, de race blanche, de race jaune". Au mot "Jaune" on peut aussi lire qu'il s'agit "d'une personne ou d'une population caractérisée notamment par la pigmentation jaune ou cuivrée de la peau, par opposition à Blanc et à Noir", s'indigne la LDH.
L'association note également la présence du mot "négrillon", définit comme "un petit enfant noir" et celle de "négroïde", soit disant synonyme d'une personne possédant "certaines des caractéristiques morphologiques des populations noires". Dans l'ensemble, "aucune distance n'est marquée avec ces entrées, aucune d'entre elles n'est signalée comme discriminante ou péjorative", indique l'association de défense des droits humains.
Et ce n'est pas le seul registre jugé "consternant" par l'association. En effet, à côté du mot "femme" est apposée la définition suivante : "Un être humain défini par ses caractères sexuels qui lui permettent de concevoir et de mettre au monde des enfants", pointe la LDH. "Faut-il en conclure qu'une femme stérile ou ménopausée n'en est pas une ?", s'interroge-t-elle. Plus loin, à l'entrée définissant l'hétérosexualité comme une "relation naturelle entre les sexes", elle souligne : "ce qui implique que l'homosexualité n'est pas, elle, naturelle".
Contactée par l'Agence-France-Presse, l'Académie française tarde encore à répondre. Lors de sa dernière conférence de presse, elle avait tout de même annoncé envisager la possibilité de modifier, dans la version en ligne, certaines définitions sans attendre le réexamen du mot concerné, qui normalement se fait de A à Z.