Cette capacité d'un enfant HPI est si impressionnante qu'il vaut mieux la cacher à son entourage
L'Organisation mondiale de la santé fixe à 130 le QI minimal pour être considéré comme à "haut potentiel intellectuel", soit 30 points au-dessus de la moyenne. Pour déterminer si c'est bien le cas, il est recommandé de réaliser un test auprès d'un professionnel habilité. Dès l'enfance, certains comportements poussent en effet de nombreux parents et enseignants à se poser la question. Les doutes peuvent survenir lorsque est identifiée chez un enfant une avance dans l'apprentissage de la lecture, du langage, de la réflexion... La précocité est l'un des éléments qui a tendance à alerter l'entourage.
Si ce sont de grandes capacités qui méritent d'être reconnues, il faut faire attention à ne pas trop étiqueter les enfants concernés. Car être HPI ne définit pas leur personnalité. De plus, le regard des autres peut être différent à leur égard s'ils sont mis au courant, surtout s'ils ne savent pas de quoi ils s'agit vraiment. "Il y a une grande différence entre la France où l'on perçoit le haut potentiel comme un handicap, et les Etats-Unis où on le voit comme un atout", soulève à ce sujet Nicolas Gauvrit, enseignant-chercheur en sciences cognitives à l'université de Lille, pour Radio France.

Certains enfants HPI tendent à le cacher par peur de ne pas être acceptés des autres. A l'inverse, ils peuvent chercher à montrer qu'ils sont plus intelligents que les autres. Ces deux comportements peuvent être particulièrement embêtants dans le milieu scolaire, faussant leurs relations sociales. S'il peut être préférable d'en informer les professeurs, il n'est donc pas toujours conseillé de le dire à tout le monde.
Il en est de même pour l'entourage proche afin de ne pas réduire l'identité de l'enfant à son potentiel intellectuel. Une capacité en particulier peut provoquer de la jalousie, ou une incroyable incompréhension. Celle-ci est décrite par Nicolas Gauvrit, enseignant-chercheur en sciences cognitives à l'université de Lille, qui a co-dirigé le livre Psychologie du haut potentiel (De Boeck, 2021). "De manière théorique, on pourrait dire qu'un enfant à haut potentiel est un enfant qui pourrait produire une réalisation de nature à modifier la culture humaine", explique Nicolas Gauvrit à Ouest-France.
Une définition large, mais qui démontre à quel point un enfant HPI peut être spécial et apporter quelque chose à la société. Attention donc à ne pas présenter son enfant à ses proches comme le nouvel Aristote ou Einstein, la pression sur ses épaules serait démesurée.
La présence d'un enfant HPI peut aussi jouer sur la dynamique familiale, en créant par exemple de la compétition entre les enfants d'une même fratrie. La question autour de la nécessité de le dire aux frères et sœurs peut donc aussi se poser. C'est avant tout le la manière dont les parents parviennent à ne pas faire de différences qui est primordiale : chacun doit être estimé à sa juste valeur.