Ce qui vient d'être retrouvé dans le Vieux-Port de Marseille vaut une fortune, un grave problème d'incivilité soulevé
Un véritable fléau touche la cité phocéenne. Le Vieux-Port de Marseille est bien connu des touristes et des locaux, et reste un emblème de la ville. Beaucoup regrette que derrière l'image de la carte postale, il n'en demeure pas moins un dépotoir, sans que cela ne soit véritablement visible. En effet, les eaux du Vieux-Port sont infestées de nombreux objets qui altèrent la qualité de l'eau, ce qui nécessite l'intervention d'associations pour permettre leur extraction.
Le 13 septembre dernier, par exemple, pas moins de deux tonnes et demie de déchets ont été ramassées par les bénévoles de plusieurs associations ainsi que les plongeurs de l'Union nautique marseillaise (UNM), révèle La Provence. Cette opération de dépollution n'est autre que la plus vaste opération associative de nettoyage de l'année à Marseille. Et ce qui a été sorti de l'eau est d'une grande tristesse.
Les objets majoritairement retrouvés dans le Vieux-Port sont des véhicules et plus particulièrement des "trottinettes en libre service", assurent les organisateurs. "Même s'il s'agit d'un comptage approximatif, on a retiré de l'eau une centaine de trottinettes, vélos, barrières, ainsi que quelques caddies de supermarché et des barres en métal", précise-t-on. Un butin qui représente une somme d'argent colossale.

Pour une trottinette électrique de qualité, comptez entre 500 et 800 euros, voire jusqu'à 900 euros pour des modèles solides faits pour rouler dans la durée, selon les estimations de Micro Mobility. Pour cette seule opération du mois de septembre à Marseille, les trottinettes repêchées représentent donc à minima 70 000 euros jetés dans le Vieux-Port.
Ces engins de douze kilos se retrouvent donc par centaines dans le Vieux-Port et cela s'expliquent par le comportement des usagers. "Les engins sont jetés dans l'eau", soutient l'opérateur Voi, qui pointe "l'incivilité de certains utilisateurs". Jérôme Ziolkowski, de l'association "1 déchet par jour", y voit aussi la responsabilité des loueurs. Il assure dans les colonnes du quotidien local qu'il "y aura toujours des minots (jeunes, ndlr) qui font des sauts dans l'eau avec une trottinette (...) en revanche, les opérateurs ont les moyens d'aider l'environnement".
Voi se défend et affirme que ces trottinettes en libre accès ont "les roues bloquées dès qu'on les approche de l'eau". Force est de constater que cette technologie ne suffit pas à enrayer la spirale négative et les dégradations. Aujourd'hui, Voi dispose d'un parc de 1 500 trottinettes sur la ville de Marseille. Les bénévoles en charge du ramassage de ces trottinettes œuvrent donc pour que les engins restent "le moins de temps possible" dans l'eau et effectuent "le travail que les opérateurs de trottinettes ne font pas".
Malheureusement, ces incivilités ne sont pas seulement le lot de la cité phocéenne. Cette problématique touche également la capitale : "Quand on se promène sur les quais de Seine, on peut en voir énormément. Et quand la pente est douce, c'est des dizaines d'un coup", déplore un militant écologiste, pour France Info. "Balancer une batterie au lithium dans un cours d'eau, c'est une forme d'écocide", dénonce même Elodie, bénévole chez Sea Shepherd France, qui effectue aussi des opérations de dépollution dans la Saône, à Lyon.