Yonne. Un maire ne veut plus de cours d'arabe dans ses locaux, il se fait recadrer par L'Etat
À Saint-Florentin, dans l'Yonne, le torchon brûle entre le maire et l'Etat. En cause : la dispense de cours de langue arabe dans une école de la commune. En effet, comme le rapporte le quotidien L'Yonne républicaine, le conseil municipal de cette bourgade de 4 000 âmes a voté une délibération portant sur le "refus de mettre à disposition des locaux communaux" pour les cours d'arabe, le 25 septembre dernier, dans le cadre de l'enseignement international de langue étrangère (EILE).
Dans cette petite ville, cela concerne des élèves du CE1 au CM2, dans les locaux de l'école Pommier-Janson, devenue la maternelle Anne-Frank. "Je ne veux pas qu'il arrive quelque chose. Ces enseignements se font en dehors des heures de cours dans les écoles alors qu'il n'y a personne pour surveiller", a déploré le maire, Yves Delot. Outre l'aspect sécuritaire, l'édile juge cet enseignement en "inadéquation avec le projet éducatif territorial".

"Quand on regarde les origines ethniques à Saint-Florentin, on en recense 25. Il faut les intégrer. C'est tout un boulot (...) Je préfère qu'ils apprennent mieux le français, la langue de leur pays. S'ils veulent apprendre l'arabe, qu'ils le fassent dans leur famille", a-t-il lancé, selon le journal local. "Pourquoi l'arabe et pas le portugais ?", a-t-il surenchéri.
Sur son site officiel, l'inspection académique précise que "cet enseignement est assuré par des professeurs mis à disposition par les pays partenaires (...) dans le respect des valeurs et des principes de la République française, notamment la laïcité, la neutralité et la gratuité". De plus, les enseignants sont soumis à un plan de formation et invités à suivre "une réunion d'information animée par l'inspecteur ou l'inspectrice de la circonscription permettant d'exposer les règles liées à la sécurité", apprend-on.
Comme le rapporte France 3 Bourgogne Franche-Comté, un communiqué du cabinet de la Direction des services départementaux de l'Education nationale de l'Yonne (DSDEN) rappelle qu'un local doit bien être mis à disposition "en dehors des heures scolaires afin de permettre le déroulement de ces heures d'enseignement" et ce, soit en fin d'après-midi les jours de classe, soit le mercredi pour les écoles fonctionnant sur quatre jours par semaine, malgré l'hostilité du maire de Saint-Florentin. La réponse du ministère est donc claire : "Il est de la compétence du directeur académique de solliciter les maires des communes concernées par un cours d'EILE pour que ceux-ci mettent à disposition un local scolaire". Voilà qui devrait recadrer les communes récalcitrantes. Les professeurs d'EILE sont également soumis à un contrôle pédagogique "régulier", comme tout enseignant.