Un amoureux des antihéros  Le Colombien Alvaro Mutis assume ses opinions réactionnaires et légitimistes avec panache et un peu d'humour. Cynique et consterné autant par les horreurs du monde que par l'indifférence des puissants, il distille avec une étonnante subtilité un pessimisme contemplatif dans l'ensemble de sa littérature.  Très influencé par Rimbaud, Nerval et Saint-John Perse, il partage avec ce dernier une sincère nostalgie de l'enfance, s'attardant dans ses poèmes et ses romans sur le thème du paradis perdu. Ses personnages désespérés -notamment Maqroll- ont rapidement conquis l'Amérique latine et l'Europe. Il reçoit en 1989 le prix Médicis étranger.  A lire absolument : "La neige de l'amiral", "Le dernier visage"
© Joel Hauville / Grasset