Arthur ne veut plus voir ces extraits de lui à la télévision, des images embarrassantes

Arthur ne veut plus voir ces extraits de lui à la télévision, des images embarrassantes L'animateur vedette réclame en justice la suppression de vidéos compilées par une association féministe. Des extraits embarrassants.

Arthur, figure incontournable du paysage audiovisuel français, est au cœur d'une bataille judiciaire visant à faire supprimer des réseaux sociaux des vidéos le mettant en scène. L'animateur vedette, qui a bâti sa carrière sur TF1 avec des émissions à succès comme Les Enfants de la télé ou Vendredi tout est permis, cherche aujourd'hui à protéger son image.

Tout a commencé quand l'association féministe "Prenons La Une" a compilé et posté sur ses réseaux sociaux plusieurs extraits d'émissions dans lesquelles Arthur se livre à des commentaires ou des attitudes jugés sexistes et dégradants envers les femmes. Ces séquences, issues notamment du jeu A prendre ou à laisser dans les années 90 et 2000, ont été rassemblées dans une vidéo de 3 minutes 30 intitulée "Le meilleur d'Arthur". On y voit 15 femmes dans des extraits humoristiques parfois gênants. La vidéo a cumulé plus de 10 millions de vues sur X.

Le journal Libération a recueilli les témoignages de deux femmes qui avaient été candidates dans l'émission d'Arthur et qui ont fait part de leur "malaise" et de leur "gêne". Stéphanie, qui est passée dans A prendre ou à laisser le 16 mai 2006, à 26 ans, avait notamment reçu plusieurs commentaires d'Arthur : "Plus tu me résistes Shere Khan [le tigre dans le Livre de la jungle - NDLR], plus je te dompterai… Je ferai un numéro de cirque avec toi", avait lâché l'animateur, avant de mimer des fessées, dans l'hilarité générale du public.

L'association, qui milite contre le sexisme dans les médias, a voulu par cette action dénoncer "la misogynie banalisée" à la télévision. "Pendant des années, Arthur a véhiculé à une heure de grande écoute des clichés rétrogrades et dévalorisants sur les femmes, contribuant à normaliser le sexisme", peut-on lire sous la vidéo.

Face à la diffusion de ces images qu'il juge "hors contexte", "dommageables" et objet d'un montage "manipulateur et mensonger", Arthur a décidé de porter l'affaire devant la justice via sa société Samaron. Ses avocats ont saisi le tribunal judiciaire de Paris pour réclamer la suppression des vidéos sur le fondement du droit à l'image. Ils arguent que l'animateur n'a pas donné son accord pour l'utilisation de ces extraits et que leur montage orienté porte atteinte à son honneur.

De son côté, "Prenons La Une" revendique le droit à la critique des productions culturelles et médiatiques d'un point de vue féministe. L'association estime que la liberté d'expression lui permet de réutiliser ces séquences pour dénoncer des comportements problématiques. Elle souligne que ce procès est emblématique des tentatives de censure qui visent régulièrement les militantes féministes.

Le procès s'est tenu le 17 février dernier au tribunal judiciaire de Paris. Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 31 mars.