Elle se fait tatouer les prénoms de toutes ses anciennes belles-mères, "les personnes qui comptent sans doute plus pour moi..."
L'histoire a été rapportée en Angleterre par le média The Indépendent. Une jeune femme a décidé de se faire tatouer le nom de ses quatorze belles-mères sur le flanc droit, les uns au-dessous des autres, en colonne, et a documenté le tout sur son compte Instagram. Cette histoire, c'est celle d'Harriet Richardson, une artiste basée à Londres. Dans un entretien accordé au journal, elle explique son choix, et en quoi cela traduit sa propre vision des relations humaines.
Pour Harriet Richardson, tout commence à Edimbourg (Ecosse). Elle se met à réfléchir au complexe de la "Madone-Putain" : la distinction faite entre les femmes considérées comme "jetables" et celles devant être "vénérées et respectées". Harriet Richardson, elle, décide de se placer rapidement dans le premier camp. Dans ses explications un peu déconcertantes, elle dit vouloir revendiquer de nombreuses relations éphémères. Tout en veillant "à ne pas utiliser de noms d'hommes", car "les personnes qui comptent sans doute plus pour moi, ce sont les femmes qui les ont élevés".
Elle reconnaît d'ailleurs que le simple fait de retrouver le nom de toutes ses ex-belles-mères n'a pas été chose aisée. Elle a même engagé un détective privé pour retrouver le nom de l'une d'entre elles. En revanche, elle n'a parlé à aucun de ses ex de ses projets. Cela "aurait été perçu comme une demande de permission". "C'est un acte personnel, pas une collaboration", assure-t-elle.
D'après elle, cette méthode n'est ni "intrusive", ni "contraire à l'éthique". "Du moins, ce n'est pas plus contraire à l'éthique que de coucher avec moi et de ne plus jamais m'adresser la parole", dit-elle. Lorsque les quatorze noms étaient en sa possession, elle a pris la direction d'un tatoueur de Liverpool, David Walker, et le tour était joué. Six mois plus tard, elle acceptait d'en dévoiler le résultat auprès de sa communauté.
Pour expliquer ce tatouage, Harriet Richardson évoque aussi une "période de célibat, une transition douloureuse et récente". "On ne peut pas vivre sans manger, il faut donc trouver un moyen d'entretenir une relation saine avec la nourriture. C'est pareil avec les relations humaines. On ne peut pas simplement ne plus jamais voir personne", poursuit-elle.
Le fait de se faire tatouer le nom de ses ex-belles-mères est ainsi un moyen "d'autorégulation". "Le tatouage s'inscrit dans la durée, non seulement par son existence même, mais aussi par l'engagement de l'artiste à l'entretenir", ajoute le média britannique. Désormais, chaque nouveau partenaire verra le nom de sa mère inscrit sur le corps de l'artiste. "Cela signifie qu'ils découvrent très vite qui je suis vraiment. Ils ne peuvent pas aller plus loin avec moi s'ils ne me connaissent pas", explique-t-elle.
"Ce tatouage va changer le type de personnes avec qui je sors. C'est le but [...]. Je ne veux pas de relations superficielles avec des hommes qui ne se soucient pas de moi", met-elle au clair. Avec cette démarche, elle entend enfin "tourner la page" sur l'histoire de l'homme blanc hétérosexuel", qui "la domine".