Plus dangereux que Daesh, ces terroristes sont la nouvelle vraie menace qui pèse sur la France

Plus dangereux que Daesh, ces terroristes sont la nouvelle vraie menace qui pèse sur la France Depuis l'attentat de Moscou, un groupe terroriste inquiète de plus en plus. Ses membres sont connus pour être d'une extrême violence.

L'attentat de Moscou, survenu le vendredi 22 mars et qui a fait 145 morts, a mis en lumière de la manière la plus crue la nouvelle menace terroriste qui pèse sur l'Europe et au-delà. Si elle partage plusieurs points communs avec Daesh, qui a semé la terreur au milieu des années 2010, avec notamment les attentats de 2015 en France, celle-ci diffère par son origine, mais aussi par son arrière base. Alors que les terroristes de Daesh se retranchaient derrière un pseudo "Etat islamique" constitué entre la Syrie et l'Irak, le danger vient cette fois d'Afghanistan.

Cette menace s'est constituée récemment sous le nom d'EI-K. Née en 2014, l'organisation a tiré profit de la mauvaise gouvernance du régime afghan et du vide sécuritaire causé par le départ des Etats-Unis en août 2021, après 20 ans de guerre consécutive aux attaques du World Trade Center. Comme sa grande soeur, elle vise à établir un califat dans la région allant du Pakistan à l'Ouzbékistan. Il faut dire que l'"Etat islamique du Khorasan", le nom qu'elle s'est donnée, serait très proche de la branche centrale de l'EI. L'organisation aurait été créée en Afghanistan par des émissaires venus d'Irak et de Syrie. 

Cette branche relativement jeune est connue pour son extrême violence : des faits d'assassinat, de décapitation et de torture lui sont associés. Surtout, elle peut encore gagner en puissance, ses membres seraient capables d'obtenir "les fonds dont ils ont besoin", a assuré à l'AFP Hans-Jakob Schindler, directeur de l'ONG Counter Extremism project. Selon un rapport de l'ONU datant de février 2022, l'EI-K est d'ailleurs en train de s'étendre : "Les effectifs de l'État islamique d'Irak et du Levant-Khorasan seraient passés de 2200, d'après les estimations précédentes, à près de 4000, à la suite de la libération de plusieurs milliers de prisonniers".

L'attentat de Moscou survenu en mars et revendiqué par le groupe terroriste, a fait 145 morts. © /AP/SIPA (publiée le 16/04/2024)

Si l'organisation s'en est souvent prise aux talibans, de nouveau maîtres de l'Afghanistan depuis le retraite américain, elle n'a pas épargné les civils. En janvier dernier, par exemple, l'EI-K a semé la terreur en Iran, dans la ville de Kerman en tuant au moins 90 personnes lors de la commémoration des quatre ans de la mort du général Qassem Soleimani. Le groupe terroriste est aussi à l'origine de l'attentat contre l'aéroport de Kaboul en août 2021 qui a ôté la vie à plus de 170 civils. L'Etat islamique de Khorasan, qui signifie en persan "là d'où vient le soleil", est ainsi considéré comme "le plus sanguinaire d'Afghanistan", selon une note de 2023 de l'Institut français des relations internationales. Les Etats-Unis le surveillent aussi de près : le pays l'accuse d'être à l'origine de la mort de soldats américains. 

L'EI-K s'avère véritablement menaçant à l'échelle internationale : "Il a produit de la propagande dans plus de langues que n'importe quelle autre filiale depuis l'apogée du califat (autoproclamé) en Irak en Syrie", a analysé auprès de l'AFP Lucas Webber, cofondateur du site spécialisé Militant Wire. La France ferait partie des pays menacés par l'organisation : "Elle a été impliquée dans plusieurs projets d'attentats récents déjoués dans plusieurs pays d'Europe, dont l'Allemagne et la France", avait dévoilé Matignon à l'AFP après l'attentat de Moscou.