Ces fossiles de crânes géants pourraient réécrire l'histoire de l'humanité

Ces fossiles de crânes géants pourraient réécrire l'histoire de l'humanité Si l'homme de Néandertal est bien connu, une autre espèce d'hominidés semble avoir été découverte. Une nouvelle analyse de ces fossiles pourrait réécrire l'histoire.

Il y a des dizaines de milliers d'années, plusieurs espèces humaines coexistaient en divers endroits de la planète, alors qu'aujourd'hui nous, l'Homo sapiens, sommes la seule survivante. Il y avait bien entendu l'homme de Néandertal mais ce n'était pas le seul. D'autres hominidés, espèces appartenant à la lignée humaine, n'ont été identifiés que bien plus tard : c'est le cas des Homo floresiensis en 2004, des Homo luzonensis en 2019 et enfin en 2021, des Homo longi. 

Ces nouvelles classifications ont été faites grâce à la découverte de fossiles, notamment retrouvés en Asie. Des chercheurs se sont récemment penchés sur l'analyse de fossiles trouvés en Chine, dont les anthropologues n'étaient pas parvenus à situer leurs propriétaires dans l'arbre généalogique humain, ne correspondant à aucune espèce connue. Ils avaient seulement établi qu'ils avaient vécu il y a entre 300 000 et 100 000 ans.

Christopher Bae, professeur au département d'anthropologie de l'Université d'Hawaï, en collaboration avec Xiujie Wu, paléoanthropologue, dans un article publié dans la revue scientifique Nature Communications fin 2024, a fait état de ses recherches concernant la reprise d'anciennes études sur ces fossiles. Il est arrivé à de surprenantes conclusions. Il a, en effet, estimé que ces fossiles pouvaient appartenir à une nouvelle espèce hominidés jusqu'alors inconnue et qu'il faudrait donc reconnaitre.

Les deux anthropologues ont proposé le nom de "Homo juluensis", suite à une de ses caractéristiques surprenantes. Ce nouvel ancêtre humain dispose d'un cerveau extrêmement gros. Or, "ju lu", signifie "tête énorme" en chinois. Sa capacité crânienne est estimée à 1800 centimètres cubes contre 1350 centimètres cubes pour notre espèce. Cela ne signifie toutefois pas que cette espèce aurait possédé une intelligence supérieure, mais ses capacités devaient être très élaborées, sans doute un égal. La forme large et basse du crâne ne correspondait pas non plus à une autre espèce d'hominidés connue. Ces individus auraient pu disparaitre à cause de leur mode de vie de chasseurs isolés dans un territoire froid et hostile.

Cette proposition de reconnaitre une nouvelle espèce ne fait pas encore l'unanimité chez les chercheurs, ils estiment que c'est encore trop tôt pour acter l'existence du groupe Homo juluensis. Il faut, en plus, effectuer des démarches pour rendre une espèce publique, notamment en prouvant avec certitude que les fossiles sont homogènes entre eux et ne correspondent à aucune autre espèce. Le tout est ensuite examiné par des experts. Ceci étant, si toutes les preuves étaient apportées, cela redéfinirait encore un peu plus l'histoire de l'humanité.