Les rejets de la centrale de Fukushima en images

Les rejets de la centrale de Fukushima en images On a beaucoup parlé de lui ces derniers jours. L'IRSN nous donne l'occasion de le voir en vrai (ou presque). Voici une animation du nuage radioactif de la centrale de Fukushima, qui s'apprête à traverser la France.

Le "panache radioactif" issu de la centrale de Fukushima devait atteindre la France un peu plus de dix jours après le tsunami qui a ravagé le Japon. C'est ce qu'a annoncé l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire qui publie et met à jour régulièrement plusieurs animations illustrant les rejets radioactifs de la centrale de Fukushima Daiichi. Voici deux des dernières simulations publiées sur le site http://www.irsn.fr/ :

Jusqu'en France, mais sans gravité

"Les rejets de la centrale de Fukushima dans le monde"

La France, qui devait être touchée par le "panache radioactif" entre mercredi 23 et jeudi 24 mars pourrait "à terme" recevoir des concentrations de l'ordre de 0,001 becquerels/m3 selon la modélisation de l'IRSN. Des taux largement en dessous des seuils de dangerosité. Les rejets de la centrale de Fukushima pourraient même ne pas être détectés par les appareils de mesure de la radioactivité sur le sol français.

Le Japon beaucoup plus touché

"Les rejets de la centrale de Fukushima en images"

La partie la plus importante des rejets a d'abord touché le nord-est du Japon, entre le 12 et le 14 mars, puis la région de Tokyo le 15 mars, avant de s'éloigner vers le Pacifique. Les plus fortes concentrations dépassaient alors les 100 becquerels/m3 (en rouge), soit, selon l'IRSN, l'équivalent de ce qu'avaient reçu les pays les plus touchés par l'accident de Tchernobyl en 1986 (l'Ukraine, la Biélorussie).

 

Une crise nucléaire majeure

Située sur la côte est du Japon, à environ 250 km au nord de Tokyo, la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi a été frappée de plein fouet par la catastrophe qui a ravagé le Japon le 11 mars 2011. Si les 6 réacteurs que compte le complexe ont tous résisté au séisme de magnitude 9 qui a soulevé l'archipel, le terrible tsunami qui a suivi a bloqué tous les systèmes de refroidissement, provoquant l'une des plus graves crises de l'histoire du nucléaire. Même à l'arrêt (ce qui est le cas depuis le séisme), les réacteurs nécessitent en effet un puissant système de refroidissement et de décompression.

Au lendemain du tsunami, le 12 mars, une explosion s'est produite dans la centrale, soufflant le bâtiment abritant le réacteur numéro 1. Une explosion due principalement à une grande quantité d'hydrogène accumulée dans la partie supérieure du bâtiment. Quelques dizaines d'heures plus tard, c'est le bâtiment du réacteur numéro 3 qui était ravagé par une autre déflagration. Plusieurs accidents de même ampleur se sont ensuite succédés dans les réacteurs numéro 2 et 4.

Alors qu'un combat désespéré se mettait en place pour tenter de faire tomber la pression dans les réacteurs, plusieurs rejets radioactifs ont été constatés dans les heures qui ont suivi. Pour une grande part, ils sont attribuables aux "décompressions volontaires" des employés de la centrale qui tentaient de préserver l'intégrité des réacteurs. Mais beaucoup de fuites, notamment la dernière le mardi 22 mars, sont encore mystérieuses, les enceintes de confinement de plusieurs réacteurs (notamment 2 et 3) pouvant être endommagées.