Le deal secret à plus de 200 milliards de Trump et Poutine qui se cache derrière le plan de paix pour l'Ukraine

Le deal secret à plus de 200 milliards de Trump et Poutine qui se cache derrière le plan de paix pour l'Ukraine Les États-Unis et la Russie discuteraient d'un accord économique impliquant des centaines de milliards d'euros en marge des négociations sur le plan de paix en Ukraine.

Il ne fait plus de doute que la Russie a influencé le plan de paix initialement proposé à l'Ukraine par les Etats-Unis le 20 novembre. La reprise de toutes les exigences et conditions russes à un accord de paix dans le plan en 28 points et les révélations du média Axios sur les discussions menées à l'abri des regards entre les délégations russe et américaine ont révélé l'évidence. L'accointance entre Steve Witkoff, l'envoyé spécial de Donald Trump, et les hauts responsables du Kremlin, jusqu'à Vladimir Poutine qu'il rencontre ce mardi 2 décembre, ont confirmé les soupçons.

Mais les discussions entre Washington et Moscou ne se seraient pas arrêtées au plan de paix pour l'Ukraine. Elles auraient posé les jalons d'un accord économique entre Donald Trump et Vladimir Poutine selon le Wall Street Journal. Steve Witkoff aurait convenu d'un arrangement avec Kirill Dmitriev, l'ancien patron du fonds souverain russe et négociateur nommé par le maître du Kremlin, concernant l'usage des 235 milliards d'euros d'actifs russes gelés en Union européenne, d'après le journal.

L'accord en question prévoirait ce point précis : permettre aux entreprises américaines d'accéder en premier à ces milliards pour, officiellement, financer la reconstruction de l'Ukraine. Mais l'argent servirait aussi à d'autres projets, propres aux intérêts américains et russes : exploitation de ressources minières dans l'Arctique, investissements énergétiques ou encore une coopération spatiale entre l'entreprise SpaceX et ses homologues russes en vue d'une mission conjointe pour gagner Mars, énumère le WSJ.

En proposant des partenariats économiques sur des secteurs porteurs aux Etats-Unis, la Russie espère réinventer les relations américano-russes en tirant profit de l'appétence de Donald Trump pour les affaires. Moscou pourrait ainsi sortir de son isolement. Une position compatible avec celle des Etats-Unis pour qui des relations commerciales sont les meilleures garanties de paix : "Si nous y parvenons et que chacun y trouve son compte, cela constituera automatiquement un rempart contre les conflits futurs", a expliqué Steve Witkoff au WSJ.

La proposition russe ne sortirait pas du chapeau, à en croire le média américain, selon qui plusieurs oligarques russes proches de Vladimir Poutine auraient approché des entreprises américaines pour faire miroiter des investissements considérables. Le discours de Kirill Dmitriev aurait séduit Steve Witkoff.

Mais ce plan profitable aux Américains et aux Russes a toutes les chances d'être décrié par les Européens. D'autant que c'est en Europe que se trouve la plupart des avoirs russes gelés. Reste à savoir comment Washington et Moscou comptent convaincre les Européens de permettre un accès prioritaire à cet argent aux Etats-Unis à des fins servant davantage les intérêts américains et russes qu'ukrainiens. Les Européens suggèrent depuis des mois d'utiliser ces avoirs russes pour financer un "prêt de réparation" à l'Ukraine. Une proposition qui fera bientôt l'objet d'un vote décisif au sein de l'Union européenne, mais déjà rejetée fin novembre par la Belgique. Or, la société Euroclear qui détient quelques 210 milliards d'euros de ces avoirs russes est en Belgique.

Le Premier ministre belge redoute que son pays soit seul à souffrir de représailles russes : "Je ne ferai jamais porter à la Belgique seule les risques et les dangers qui découleraient de l'option d'un prêt de réparation", explique-t-il dans une lettre adressée à la Commission européenne le 27 novembre. L'homme politique n'exclut pas définitivement cette option, mais il la conditionne à la fourniture de garanties contraignantes par les Vingt-Sept. Les autres pays européens ont jusqu'au 18 et 19 décembre pour convaincre la Belgique de se rallier au projet avant la réunion du Conseil européen.