Tchernobyl : des sites encore contaminés en France aujourd'hui

TCHERNOBYL - Trente ans après la catastrophe, une association a décidé de faire le bilan sur les niveaux de radioactivité dans les sols français...

[Mis à jour le 26 avril 2016 à 8h34] Alors qu'on célèbre ce mardi 26 avril 2016 le triste anniversaire de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, l'heure est à l'évaluation des l'impact du drame sur l'ensemble de l'Europe. Une évaluation complexe voire impossible. Il y a trente ans un nuage radioactif survolait l'ensemble du continent et amenait des particules de Cesium 137 jusque sur les côtes ouest de la France. L'air dans un premiers temps, puis les eaux et les sols ont été contaminées par ce produit sans qu'on puisse réellement mesurer l'impact de cette contamination sur la santé des français.

Reste que Trente ans après la catastrophe de Tchernobyl, le problème de la radioactivité en France est loin d'être réglé. C'est ce qui ressort de l'étude menée par l'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest. Cet organisme a lancé en 2014 un appel aux volontaires afin de récolter des échantillons de sols, de champignons, de nourriture etc. et de les analyser. Concernant les sols, tous les prélèvements reçus sont contaminés au césium-137, seul marqueur de radioactivité encore détectable. Et certaines régions de France présentent des taux très élevés.

Les sites encore pollués par Tchernobyl

Si les analyses effectuées par l'ACRO sont très précises, l'association n'entend pas pour autant proposer une cartographie exhaustive de la radioactivité en France. Les "préleveurs volontaires" ont en effet été laissés libres quant au choix du lieu où le relevé a été effectué. L'ensemble du territoire français n'a ainsi pas pu être couvert et l'ACRO a par exemple souffert d'un manque de prélèvement en région parisienne. Toutefois, les analysées révèlent que les sols du sud-est, notamment de PACA, sont encore fortement contaminés.

Ce sont dans les massifs montagneux que les taux les plus hauts ont été enregistrés, dépassant les 200 Bq/kg sec. L'association explique que "c'est là que les précipitations ont été les plus importantes lors des passages de nuages contaminés". En dehors de cette zone d'altitude, a également été relevé jusqu'à 70 Bq/kg sec en Isère et 174 Bq/kg sec dans le Haut-Rhin. Le césium-137 est un radionucléide artificiel, il ne devrait donc pas être présent dans la nature. Celui retrouvé dans les prélèvements est issu de la catastrophe de Tchernobyl et des retombées des essais nucléaires atmosphériques. L'étude révèle que de par la contamination des sols, du césium-137 peut se retrouver dans les aliments. Les espèces exposées sont principalement les champignons, les châtaigniers et certains animaux comme les sangliers. En revanche, les légumes et les produits laitiers semblent épargnés.

Crédit photo : J-Jacques Boyer/Galerie Linternaute.com