Ces quatre médicaments très courants risquent de manquer, le rationnement envisagé pour contrer la pénurie

Ces quatre médicaments très courants risquent de manquer, le rationnement envisagé pour contrer la pénurie A l'approche de l'hiver, les professionnels de santé subissent des difficultés d'approvisionnement de certains médicaments et craignent des pénuries.

La France aura-t-elle suffisamment de médicaments pour passer l'hiver et les épidémies de maladies saisonnières ? Le dernier hiver a laissé un souvenir amer avec des pénuries et des tensions sur les disponibilités de certains produits thérapeutiques. Des problèmes de réapprovisionnements qui continuent de guetter les pharmacies et les professionnels de santé en ce début d'automne.

Le ministère de la Santé a pris les devants avant le début de l'hiver pour limiter les risques de pénuries des médicaments. Le ministre Aurélien Rousseau a ainsi rappelé sur Franceinfo le 3 octobre que la France avait relocalisé sur son territoire la production de "25 médicaments stratégiques". De son côté, l'Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm) a préparé ce qu'elle appelle son "plan hivernal" avec un objectif : "pouvoir garantir qu'il y ait un accès [aux médicaments] en tout point du territoire" et en quantité suffisante, notamment les produits les plus consommés. Quatre types de médicaments font l'objet d'une surveillance particulière :

  • Les antibiotiques comme l'amoxicilline
  • Le paracétamol 
  • Les antiasthmatiques
  • Les corticoïdes 

La première étape de ce plan pour éviter les pénuries de médicaments est de surveiller la situation sanitaire et les besoins grâce aux données épidémiologiques de Santé publique France, aux données d'approvisionnement des cachets de l'Ansm et aux données de terrains recueillies par les professionnels de santé.

L'usage des médicaments limité ?

Au moindre signe annonciateur d'une pénurie ou lorsqu'elle reçoit une "déclaration de risque de tensions ou de ruptures", la directrice générale de l'Ansm, Christelle Ratignier-Carbonneil, prévoit de "bloquer automatiquement, systématiquement toutes les exportations" des médicaments pour couvrir les besoins nationaux en priorité, comme indiqué sur Franceinfo. Elle peut aussi contraindre les laboratoires qui produisent les médicaments à passer par les grossistes et non plus par la vente directe auprès des pharmacies.

Dans les cas où ces précautions ne suffiraient pas, les Français eux-mêmes seraient appelés à participer aux efforts. Ils seront invités à "limiter les volumes et [à faire] bon usage du médicament". Pour l'heure, "on a les stocks pour l'hiver en matière notamment d'amoxicilline, l'antibiotique le plus courant" a tenu à rassurer le ministre de la Santé, mais même lui redoutent des difficultés d'approvisionnement et surtout de répartition des médicaments cet hiver.

Mais avant cette mesure de dernier recours, le ministère de la Santé envisage de donner une nouvelle responsabilité aux grossistes, qui seraient les seuls en charge de la répartition des produits thérapeutiques dans toutes les officines, petites ou grandes, du territoire. En plus de cette mesure "très fortes", l'Ansm envisage de recourir à l'importation des médicaments si certains sont disponibles sur d'autres territoires grâce à la solidarité européenne, voire internationale.