Cette enseigne discount qui cartonne en France ne respecte pas les règles, ses prix pourraient augmenter
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Cette enseigne discount qui cartonne en France ne respecte pas les règles, ses prix pourraient augmenter

La Commission européenne a ouvert une enquête contre cette enseigne en ligne, qui connait un succès croissant en France.

Les temps sont durs pour les grandes enseignes en France : fermetures de magasins, grèves, redressements judiciaires... Nombreuses sont celles qui rencontrent des difficultés en ce début d'année 2025. Cela ne semble pas être le cas de ce marchand aux 12 millions de clients français qui, selon des données du cabinet Circana, a connu une hausse de 12% dans les dépenses de ces derniers l'an passé. Cependant, la Commission européenne a décidé de hausser le ton face au succès grandissant de cette marque de commerce en ligne.

L'autorité souhaite notamment s'attaquer à la livraison, les douanes européennes étant submergées par 12 millions de colis chaque jour, dont plus de 90% proviennent de Chine. A ce jour, les paquets d'une valeur de moins de 150 euros ne sont pas soumis à des droits de douane, comme le rappelle Capital. La Commission européenne voudrait revenir sur ce modèle et envisage donc une taxe pour couvrir les frais de traitement de ces colis. Ce qui devrait mécaniquement augmenter les prix.

Par ailleurs, la Commission européenne a confirmé début février l'ouverture d'une enquête visant celle qui est considérée comme "un emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix". Il s'agit en effet de Shein. L'enseigne est pointée pour envoyer en Europe des produits non conformes à la législation européenne.

Le site de vente de vêtements est soupçonné de ne pas assez lutter contre la vente de produits illégaux, ne respectant pas les normes européennes. Il peut s'agir de produits jugés dangereux pour la santé ou la sécurité par exemple. Des investigations vont être menées en collaboration avec le réseau de coopération en matière de protection des consommateurs, réunissant les autorités compétentes des Etats membres. En France, il s'agit de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.

Shein a, de son côté, jusqu'au 27 février pour fournir des explications et notamment des données sur "les risques liés à la présence de produits illégaux sur sa place de marché", sur "la transparence de ses systèmes de recommandation" et sur "la protection des données personnelles des utilisateurs". Si les preuves sont jugées insuffisantes, une deuxième enquête pourrait être ouverte. L'enseigne a promis de collaborer avec l'UE.

La plateforme est-elle en danger ? La Commission européenne pourrait lui imposer des sanctions financières en cas de violations avérées. Si la question peut se poser, on est encore loin d'une interdiction totale en France. Cette possibilité n'est pas envisagée, comme cela a été temporairement le cas aux Etats-Unis, mais où cette mesure n'a duré que quelques heures. Il est très probable en revanche que la mise aux normes des produits vendus ait un impact à la hausse sur les prix du discounter chinois. La politique de prix pourrait aussi évoluer en cas de sanctions financières.

L'autre géant chinois de la vente en ligne, Temu, est aussi dans le collimateur des autorités européennes depuis octobre 2024 pour des problèmes "liés à la vente de produits illicites, la conception potentiellement addictive du service, aux systèmes utilisés pour recommander des achats aux utilisateurs, ainsi qu'à l'accès aux données pour les chercheurs".