De grands changements à prévoir dans les rayons d'Intermarché après la cession de 8 usines
Intermarché, numéro 3 de la distribution alimentaire en France, continue de repenser sa stratégie commerciale et son implantation. Depuis fin 2023, l'enseigne a repris 294 magasins Casino. En avril dernier, le groupement des Mousquetaires a cependant envisagé la fermeture de 30 d'entre eux à cause d'un équilibre financier inatteignable, jugeant alors l'exploitation commerciale impossible.
Un mois plus tard, Intermarché a fait une nouvelle annonce. Le groupe Agromousquetaires, branche agroalimentaire d'Intermarché, a annoncé le 23 mai son intention de céder 8 de ses 55 usines de production "dans les prochains mois ou années". Il s'agit notamment des deux usines Lyana en Maine-et-Loire et Loire-Atlantique et des deux usines Capitaine Houat dans le Morbihan et le Pas-de-Calais. S'ajoutent à celles-ci Antartic II en Ardèche, Capitaine Cook dans le Finistère, le Fournil du Val de Loire en Indre-et-Loire et Vertumnus dans l'Oise.
Cette décision menace des emplois : 1200 salariés sont concernés. "Ce qu'on déplore c'est qu'ils redorent leur blason en achetant les Casino (…), mais à côté de ça ils font des dégâts en vendant des usines", a dénoncé auprès de l'AFP Frédéric Londais, délégué CGT de l'usine du Fournil de Val de Loire. Le groupe indique quant à lui se donner entre 12 et 30 mois pour essayer de trouver des repreneurs sérieux, avec des prérequis : "la capacité du repreneur à investir et à développer l'emploi".

Derrière ces mouvements, Intermarché souhaite mettre en place un processus de "recentrage" des investissements "sur les produits bruts et peu transformés", comme la viande, le végétal ou encore le lait. Les usines qui pourraient être cédées prochainement ne fabriquent pas de tels aliments et leurs activités ne sont donc plus considérées comme "stratégiques".
Les usines Lyana se concentrent sur la fabrication de fleurs et plantes, par exemple. Antartic II en Ardèche conditionne, pour sa part, des épices, de la semoule et du riz, alors que Vertumnus se spécialise dans les jus de fruit. Le Fournil du Val De Loire s'occupe du pain de mie et des viennoiseries. Les trois sites restants font partie du "pôle mer", avec notamment Capitaine Cook, spécialisé dans le surimi. Si la production de ces denrées ne parvient plus aux Intermarchés, elles ne seront plus en rayons et seront certainement remplacées.
L'an dernier, Agromousquetaires avait déjà cédé son usine des Délices de Saint-Léonard dans le Morbihan, qui produisait des pizzas, des tartes, des quiches et des sandwiches frais ou surgelés, ainsi que celle de Sveltic en Ille-et-Vilaine, qui se concentrait sur les plats cuisinés. A contrario, un programme d'investissement de 250 millions d'euros sur cinq ans a été annoncé pour "renforcer" les marques distributeur d'Intermarché.