La Chine construit le pont le plus haut du monde en moins de temps qu'il n'en faut pour construire une passerelle de tramway en France

La Chine construit le pont le plus haut du monde en moins de temps qu'il n'en faut pour construire une passerelle de tramway en France La Chine va bientôt ouvrir à la circulation le plus haut pont du monde. Un projet réalisé en un temps record.

C'est une prouesse technique : un pont de 625 mètres de haut et près de 3 km de long élevé au-dessus d'une rivière. Sa hauteur est équivalente à près de deux fois celle de la Tour Eiffel ou du viaduc de Millau. En Chine, dans la province du Guizhou, le pont suspendu du Grand Canyon de Huajiang, pesant 22 000 tonnes, arrive à son terme après une dernière série de tests. Fin août, un convoi de 96 camions a déjà testé sa solidité, a rapporté la BBC. Cet édifice, qui devrait être opérationnel fin septembre, deviendra le plus haut pont du monde. Le pays possède déjà le plus long : celui de Danyang-Kunshan mesure 164 km. 

Les Chinois pourront donc bientôt emprunter la route de ce pont suspendu entre deux montagnes afin de réduire le temps de trajet à 90 secondes au lieu d'une heure, selon le Telegraph. Il s'agira aussi d'une attraction touristique avec l'aménagement d'ascenseurs vitrés et d'activités comme du saut à l'élastique, avec la plus haute passerelle au monde, et du parapente. L'objectif est aussi de désenclaver cette zone rurale et de promouvoir le tourisme. Le tout pour un budget de 250 millions d'euros.

Pour arriver à un tel résultat, il a fallu moins de quatre ans : l'édification avait démarré en janvier 2022. Cela représente un rythme de construction impressionnant. "Dans d'autres régions du monde, un projet de cette envergure prendrait généralement entre cinq à dix ans, du début des travaux à la fin, en fonction de facteurs environnementaux, politiques et logistiques ", a déclaré Mamdouh El-Badry, professeur à l'Université de Calgary au Telegraph. La presse chinoise associe notamment cet exploit à un logiciel de conception de pointe ainsi qu'à l'utilisation de drones. 

Forcément, la comparaison avec la France est peu flatteuse : à titre d'exemple, un projet lancé dans le Val-de-Marne, visant à construire un pont au-dessus de l'A86, de 78,28 mètres de long. Il doit enjamber l'autoroute pour permettre le passage du tramway T1, qui rejoindra alors son terminus prolongé à Val-de-Fontenay. Il faudra compter près de cinq ans pour voir le projet aboutir, la fin des travaux a été reportée à 2030, rapporte actu.fr. Entre 2025 et fin 2026, le chantier se centrera sur le pont pour pouvoir, à partir de 2027, s'occuper de la plateforme de tramway. Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, les projets français étant ralentis par des cahiers des charges exigeants et des processus de délibérations, et de financements souvent plus complexes qu'en Chine, où les voix récalcitrantes sont souvent ignorées. 

Quoi qu'il en soit, la Chine surpasse largement les Européens en termes d'efficacité de construction. Si un projet de pont suspendu de 3,3km de long sur 70m de haut vient d'être validé entre la Sicile et l'Italie et devrait voir le jour en 2032, il ne sera pas encore suffisant pour rattraper la Chine.