Lulu Van Trapp à We Love Green : "C'est la base d'être artiste engagé"

Lulu Van Trapp à We Love Green : "C'est la base d'être artiste engagé" Le groupe parisien Lulu Van Trapp a ouvert le troisième jour du festival We Love Green, sur la grande scène.

Ils ont ramené le soleil à We Love Green : les quatre trublions de Lulu Van Trapp ont ouvert les festivités du troisième et dernier jour de festival, dimanche 2 juin, sur la plus grande scène de l'événement qui se déroulait dans le Bois de Vincennes. Un challenge pour les Parisiens. "C'est trop stylé de pouvoir arpenter des grandes scènes comme ça, ça permet d'appréhender ton show en grand et c'est hyper galvanisant, mais c'est sûr qu'une ouverture de festival, il ne faut pas non plus avoir trop d'attentes (...), mais le public était trop cool, il y avait de grands vainqueurs et ils étaient plein d'amour et d'écoute, ça faisait trop plaisir", confie Rebecca, charismatique chanteuse du groupe.

Il faut dire que la scène, c'est l'essence même de Lulu Van Trapp. "La scène, c'est pour ça qu'on fait de la musique. J'adore le fait de monter en spectacle ce que t'as imaginé dans ta chambre", s'amuse Max, guitariste et co-fondateur du groupe. "On aime trop faire ce métier. On peut mettre des bikini en latex, avoir des scénographies d'alien et faire ce qu'on aime !", renchéri sa comparse. 

Sur scène à We Love Green, c'est déchaînés que les quatre membres de Lulu Van Trapp ont présenté leur deuxième album, Lovecity, paru en avril. "Notre deuxième album, c'est un album qui s'est nourri de notre rapport à Paris, notre ville, et de ce qu'elle forme et déforme en nous, ce que cette ville peut créer comme barrières en nous, de solitude et d'aliénation, pour aller vers un sentiment plus communautaire et fraternel. Lovecity, c'est surtout les gens qui composent cette ville", détaille Rebecca. Un disque écrit à quatre mains, avec leurs deux compagnons de route, Nico à la batterie et Manu à la basse.

Lulu Van Trapp à We Love Green 2024 © Lucie Valais

Lovecity "parle d'amitié, de communauté. Il a été de manière très collégiale, tout le monde avait son mot à dire, pour le meilleur et pour le pire ! Mais surtout pour le meilleur parce que quand on le défend sur scène, on a vraiment l'impression de ne faire qu'un", détaille Rebecca.

Alors pour présenter son album, les Lulu Van Trapp ont écumé les capitales européennes avec des concerts de rue, gratuits. "C'était un caprice", souligne Max. "Un petit délire", corrige Rebecca : "on voulait raconter l'histoire de cet album avec ce côté un peu DIY et on est partis dans plusieurs villes d'Europe, plusieurs lovecities et on a fait les artistes de rue : on avait notre petit matos et on se posait sur les places… Pour planter des petites graines de Lulu dans ces villes. Et c'était magnifique !" Et de résumer : "Ça nous a permis de faire parler de nous sans attendre qu'on nous donne la parole."

Lulu Van Trapp et le clip de L'Amour et la bagarre

Artistes engagés, les membres de Lulu Van Trapp ont récemment fait parler d'eux avec le clip de L'amour et la bagarre et sa promo, pour laquelle Rebecca et Max ont fait croire à une violente dispute les ayant menés aux urgences, suscitant de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux.

"Il a été écrit comme un fight-club, c'est des potes qui se mettent sur la tronche pour évacuer la violence de la société. On a voulu créer un objet pop avec lequel on devient le miroir de toute la violence qui nous traverse. Et on arrive a démontrer le cynisme de tout ça", explique Rebecca, avant de revenir sur le début de polémique suscité par ce titre : "Est-ce que ce n'est pas une bonne chose qu'une œuvre d'art créée du discours, de la polémique, de l'intelligence ? On ne se targue pas d'avoir un tel impact sur la pop culture, mais c'est vraiment dans cette visée là qu'on l'a fait."

Arborant le drapeau de la Palestine sur la scène de We Love Green, le groupe ne cache pas ses engagements : climat, féminisme et paix dans le monde, "c'est la base d'être un artiste engagé", affirme Rebecca, avant d'aller plus loin : "c'est la moindre rétribution qu'un artiste peut apporter à la société de s'inscrire dans les combats, la réalité. S'engager, c'est un devoir qu'on embrasse et on choisit nos causes, enfin c'est plutôt les causes qui nous choisissent, il se passe tellement de choses en ce moment."

Mais au fait, c'est qui Lulu Van Trapp ?

Lulu Van Trapp, c'est un mélange de genres et d'émotions : du rock, de la pop, voire du punk, le tout teinté d'une certaine noirceur électrisante. Leur maître mot ? Faire danser les foules. Initié par Rebecca et Max, puis rejoint par Nico et Manu, le groupe a donc sorti deux albums qu'il défend sur scène, sous le nom mystérieux donc, de Lulu Van Trapp. A propos des origines de ce nom, Rebecca explique : "avec Max, y'a quinze ans quand on commençait la musique et qu'on avait un autre projet total alternatif et total indépendant, on avait pas de label, pas de manager, pas de tourneur rien - "Ça veut dire que personne ne voulait nous signer", coupe Max. 

"Alors pour se faire respecter et pour trouver des dates, on a inventé un alias : Lulu Van Trapp, qui était terrifiante et hyper dure en affaire, explique Rebecca. On lui avait fait un faux profil Facebook. Elle négociait comme une boss pour nous et les gens avaient peur quand on arrivait en concert. Quand on a commencé le projet qui est devenu Lulu Van Trapp, on l'a rappelée pour nous donner de la force."

"On se sentait un peu seul, donc on s'était dit que c'était chouette de la réanimer", confirme Max. Tous les quatre ont une image bien définie - et bien différente - de ce à quoi ressemble cette fameuse Lulu Van Trapp. Quoi qu'il en soit, sur scène, à We Love Green comme ailleurs, elle met tout le monde d'accord.

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