Ces deux présentateurs historiques étaient en CDD depuis 40 ans, ils gagnent un pactole en justice

Ces deux présentateurs historiques étaient en CDD depuis 40 ans, ils gagnent un pactole en justice Deux présentateurs bien connus de France Télévisions ont obtenu une lourde indemnité aux prud'hommes pour "rupture brutale et vexatoire" de leurs contrats.

C'est une page qui se tourne définitivement et dans la douleur. Le jeu culte Des chiffres et des lettres, qui avait quitté l'antenne en août 2024, après un demi-siècle de diffusion sur France 2 puis sur France 3, a de nouveau fait parler de lui en fin de semaine. L'émission avait été entachée deux ans avant sa déprogrammation par le départ mouvementé de ses figures historiques, Bertrand Renard, le "Monsieur mathématiques", présent pendant 47 ans à l'antenne, et Arielle Boulin-Prat, la spécialiste de la langue française, qui a officié pendant 36 ans.

A l'été 2022, le duo d'animateurs avait été remercié par France Télévisions, le groupe public invoquant un changement de formule, avec un transfert de l'émission le week-end, qui aurait été refusé par les deux vedettes. Une version fermement démentie par les principaux intéressés, qui avaient dénoncé un départ "contraint et forcé" et saisi le conseil des prud'hommes. Et ils viennent d'obtenir en grande partie gain de cause.

Arielle Boulin-Prat (à gauche) et Bertrand Renard (à droite) on longtemps présenté Des chiffres et des lettres avec Laurent Romejko. © Vim/ABACA

Dans une décision rendue le 27 novembre 2025 et dévoilée notamment par le Parisien vendredi, le conseil de prud'hommes de Paris a en effet condamné France Télévisions à verser près de 450 000 euros au total aux ex-animateurs. Dans le détail, Bertrand Renard doit percevoir environ 230 000 euros et Arielle Boulin-Prat près de 220 000 euros.

Bertrand Renard et Arielle Boulin-Prat réclamaient notamment la requalification en CDI de leurs nombreux CDD dits "d'usage" enchaînés pendant des décennies, ainsi que des indemnités pour "rupture brutale et vexatoire" et "discrimination liée à l'âge". Devant les prud'hommes, chacun avait demandé plus de 500 000 euros à leur ancien employeur.

Dans sa décision que Le Parisien a pu consulter, la justice épingle "une exécution déloyale du contrat de travail, imputable à la société France Télévisions". Elle estime aussi que le tandem, âgé aujourd'hui de 70 et 72 ans, a été victime d'une "discrimination fondée sur l'âge". Chacun recevra en outre 10 000 euros de dommages et intérêts pour "rupture brutale et vexatoire" de la relation de travail.

Contacté, le groupe audiovisuel public n'a pas souhaité faire de commentaires. De son côté, l'avocat de Bertrand Renard et Arielle Boulin-Prat se dit "très satisfait", mais envisage de faire appel pour que la "nullité" du licenciement et ses "circonstances" soient encore "mieux indemnisées".