Sophia Chikirou bientôt mise en examen ? La polémique autour de la députée insoumise expliquée

Sophia Chikirou bientôt mise en examen ? La polémique autour de la députée insoumise expliquée La députée LFI est visée par plusieurs enquêtes journalistiques pour des faits remontant à la campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2017. Elle pourrait être mise en examen pour "escroquerie aggravée".

La France insoumise connait une nouvelle crise au sein de ses rangs avec l'éventuelle mise en examen qui plane au-dessus de la députée de Paris, Sophia Chikirou. Visée par de nombreuses enquêtes dans les médias pour son rôle dans la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon en 2017, elle devrait être entendue par la justice et mise en examen pour "escroquerie aggravée", d'après les informations du Monde. Sophia Chikirou est l'une des collaboratrices les plus puissantes du chef de LFI et la justice s'interroge sur son rôle et celui de son agence de communication Mediascop, dans la campagne présidentielle.

L'élue et son agence de communication sont suspectées d'avoir surfacturé des prestations lors de la campagne présidentielle de Mélenchon en 2017. L'ancienne directrice de communication aurait délibérément gonflé les factures de campagne afin de se les faire rembourser ensuite par l'État. Entre septembre 2016 et avril 2017, Sophia Chikirou a demandé 1 161 000 euros pour ses prestations allant de l'événementiel à la stratégie médias et, selon Le Monde qui a eu accès a une expertise judiciaire, la députée aurait récupérée "la quasi-totalité des bénéfices de la campagne de 2017 en primes et dividendes".

"Un mélange de brutalité et de gestion financière à la légalité parfois discutable"

Au sein du parti, l'enquête et l'éventuelle mise en examen de l'élue ravive les tensions. Si Sophia Chikirou nie toute dérive depuis le début de l'affaire, certains gros bonnets de LFI ont vivement critiqué les méthodes de la députée, mais toujours de manière anonyme. Le Monde écrit avoir eu accès à certains documents qui décrivent les stratégies de Sophia Chikirou comme "un mélange de brutalité et de gestion financière à la légalité parfois discutable, perdurant, selon ses contempteurs, grâce à son statut de "femme du chef", une expression utilisée par des cadres insoumis".

La relation sentimentale qu'entretient la députée avec le chef de LFI a été révélée au public en 2018. Sophia Chikirou est depuis restée une personnalité de la garde rapprochée de Jean-Luc Mélenchon et est montée en grade : devenue présidente du groupe à l'Assemblée nationale en 2021, avant de passer coordinatrice de la mobilisation militante en 2022. Les faits qui lui sont reprochés datent de 2017, quand elle jouait un grand rôle au sein des quartiers populaires pour la campagne de Jean-Luc Mélenchon.

Une mauvaise pub dans les médias

La femme de confiance de Jean-Luc Mélenchon est l'objet de diverses critiques en dehors du cadre de l'enquête judiciaire pour escroquerie. Après les élections présidentielles de 2017, Sophia Chikirou se lance dans la création d'une web-télé, Le Média, qui naît en janvier 2018. Très vite, les méthodes de management et la conception éditoriale militante de l'élue deviennent le sujet de vives critiques. Dans les mois qui suivent le lancement, de nombreux journalistes expriment des signes de défiance à l'encontre du média et de sa créatrice. Son poste est vite compromis et la direction demande son départ. S'en suit un litige commercial avec Le Média.

Sophia Chikirou fait à nouveau mauvaise presse en 2022, lorsqu'elle apporte son soutien public à Adrien Quatennens qui, pris dans une affaire de violences conjugales, avait reconnu avoir giflé et exercé des pressions sur son épouse. Lors du retour du député du Nord à l'Assemblée nationale, la communicante s'était levée pour applaudir son collègue.

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