Vendin-le-Vieil : inondation, piles avalées... Pourquoi certains détenus se sont rebellés dans la prison de haute sécurité

Vendin-le-Vieil : inondation, piles avalées... Pourquoi certains détenus se sont rebellés dans la prison de haute sécurité Plusieurs incidents importants se sont déroulés dans la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) la nuit dernière. Alors qu'ils risquent plusieurs jours d'isolement, certains détenus menacent d'entamer une grève de la faim.

Nouveaux incidents dans la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). Dans la nuit de jeudi à vendredi 29 août, des détenus ont à nouveau tenté de provoquer une inondation. Les faits se sont produits dans le quartier pour narcotrafiquants, ce qui a fait déborder l'eau dans les couloirs de l'établissement pénitentiaire. "Trois coursives sur quatre" du bâtiment n°2 du nouveau quartier de haute sécurité ont été "volontairement inondées", précise un communiqué du syndicat pénitentiaire Ufap. David Lacroix, du syndicat FO à Vendin-le-Vieil, parle d'une action "concertée et simultanée", auprès de l'AFP.

Désormais, l'administration indique que "la situation est sous contrôle" et qu'il n'y a "aucun dégât", "l'eau a été coupée un temps dans les cellules concernées, puis remise en service", des propos relayés dans les colonnes de France Info ce vendredi. Les détenus concernés feront l'objet de conseils disciplinaires avec des sanctions pouvant aller jusqu'à "plusieurs jours d'isolement en quartier disciplinaire", indique BFMTV.

Ce n'est pas tout, d'après les informations de RTLdeux détenus auraient également déclaré avoir avalé des piles, afin de pouvoir être extraits de la prison, mais le SAMU a écarté le danger. L'un a pu bénéficier d'une radio effectuée sur place avec le matériel médical présent à Vendin-le-Vieil, voué à "limiter les extractions judiciaire et médicales", par exemple d'évasion, qui y sont liés, explique le porte-parole du ministère de la Justice, Sacha Straub-Kahn, dans les colonnes de France Info.

La menace d'une grève de la faim

"On s'attendait à ce genre de manœuvres, ils sont dans une guerre d'usure", confie au média un délégué syndical de l'établissement. Ces agissements interviennent quelques semaines après la mise en place de ce nouveau quartier sous haute sécurité, le QLCO, comprenant 88 détenus. Des dizaines de détenus contestent justement leur transfert ainsi que leurs conditions de détention.

Désormais, certains détenus menacent d'entamer une "grève de la faim" à partir de lundi prochain, révèle La Voix du Nord. Ce genre de comportements et ces débordements sont "la preuve que la prison fonctionne", se félicite sur France Info, Sacha Straub-Kahn. "On voit qu'il y a une fébrilité du côté des détenus", abonde-t-il.

Parloirs avec hygiaphones, créneaux de téléphone réduits à deux fois deux heures par semaine, fouilles régulières… Dans cette prison, les conditions de détention sont particulièrement strictes. Les détenus "s'aperçoivent que leurs différents recours n'aboutissent pas, que le battage médiatique de leurs avocats ne prend pas non plus", appuie David Lacroix auprès de l'AFP. En effet, plusieurs requêtes ont été portées par des détenus devant la justice administrative ou des juges des libertés et de la détention, sans obtenir gain de cause.