Prison de haute sécurité à Vendin-le-Vieil : pourquoi les détenus lancent-ils une grève de la faim ?
La maison centrale de Vendin-le-Vieil fait face à de vives protestations de la part des prisonniers qu'elle accueille. Cette prison a été construite pour détenir des individus considérés comme dangereux, notamment des narcotrafiquants. Les détenus protestent contre leurs conditions de détention. Pour se faire entendre, plusieurs dizaines d'entre eux annoncent faire une grève de la faim.
Tout commence le soir du mercredi 27 août : une dizaine de prisonniers ont inondé plusieurs coursives en laissant les robinets de leurs cellules ouverts, explique rfi. Même chose le lendemain, à quoi s'ajoutent des bruits d'ustensiles de cuisine. Et la troisième nuit consécutive de désordres, l'eau a été coupée pour éviter une nouvelle inondation. L'administration pénitentiaire a déclaré à BFMTV identifier les auteurs "grâce au système de vidéosurveillance". "Un passage en commission de discipline est programmé pour des sanctions contre les détenus concernés", a-t-elle expliqué.
"Nos familles paient le prix fort", dénoncent les détenus
Mais la situation ne s'est pas calmée. Lundi 1er septembre, dans un communiqué signé du "super cartel de Vendin-le-Vieil", plusieurs dizaines de détenus ont annoncé avoir lancé une grève de la faim. Une information confirmée à Libération par un porte-parole du ministère de la Justice, qui estime qu'"entre 20 et 30 détenus" ont "commencé une grève de la faim".
Les prisonniers, anonymes, assurent que le système de visites "sert avant tout à 'casser psychologiquement' les détenus et les familles". "Nos familles paient le prix fort", dénoncent-ils. Ils pointent la présence de "l'hygiaphone", une vitre qui empêche le contact avec les visiteurs. Une mesure annoncée pour "éviter l'introduction d'objets illicites" alors qu'un "portique à ondes millimétriques détecte déjà tout objet interdit". Dans le communiqué, ils dénoncent aussi la limitation des horaires d'appels téléphoniques et le fait que les agents soient cagoulés au moment d'accueillir les familles, pour "impressionner", estiment-ils.
La maison centrale de Vendin-le-Vieil accueille depuis fin juillet près de 90 détenus du milieu du narcotrafic. Cette prison de haute sécurité accueille un nouveau quartier de lutte contre la criminalité organisée (QLCO). Fin juillet, Me Christine d'Arrigo, avocate de trois des détenus, a dénoncé des conditions de parloirs avocat "indignes", rappelle Libération.