"Un jeu de billard cosmique" : dévier les astéroïdes a des conséquences inattendues prévient la NASA
Les astéroïdes sont très surveillés, notamment par la NASA. Il y a trois ans, le 26 septembre 2022, l'agence spatiale a même délibérément fait s'écraser la sonde DART contre l'un d'entre eux nommé Dimorphos. Cette collision à 24 000 km/h a permis de modifier la trajectoire de l'astéroïde, en le déplaçant de son orbite. A première vue, c'est un signe encourageant concernant sa capacité à protéger la planète de ces dangereuses roches spatiales. La NASA a ainsi placé la méthode de "l'impacteur cinétique" comme technique envisageable en cas d'approche d'astéroïdes menaçants.
Une récente étude, publiée dans The Planetary Science Journal, a cependant dévoilé que cette action avait eu des conséquences inattendues. Une complication cachée a été mise à jour en regardant les images du Light Italian Cubesat for Imaging of Asteroids de l'Agence spatiale européenne (ESA), qui est passé quelques minutes après l'impact. Il a alors été observé que 104 blocs rocheux, mesurant entre 20 centimètres et 3,6 mètres de diamètre, se sont détachés de l'astéroïde à des vitesses jusqu'à 186 km/h. Les scientifiques ont surtout été surpris par leur dynamique : ils avaient une impulsion trois fois supérieure aux prévisions. Ils ont probablement reçu "un coup de pouce supplémentaire" que les chercheurs n'avaient pas prévu, selon Tony Farnham, astronome et auteur principal de l'étude, dans un communiqué.
Leur disposition était aussi inattendue : "Nous avons constaté qu'ils n'étaient pas dispersés au hasard dans l'espace", a expliqué l'expert. Les rochers étaient divisés en deux groupes, une configuration méconnue. L'un s'est placé au sud et était plutôt dense et rapide, alors que le second, plus épars et lent, a choisi le nord-est.

Ces nouvelles données pourraient compliquer les futurs efforts visant à utiliser cette technique. Il est donc capital d'en savoir plus sur cet événement pour disposer de toutes les informations nécessaires le jour où l'utilisation d'un impacteur cinétique sera vitale.
"Si un astéroïde fonçait vers nous et que nous savions qu'il fallait le déplacer d'une certaine distance pour l'empêcher de percuter la Terre, alors toutes ces subtilités deviendraient cruciales", a déclaré Jessica Sunshine, co-auteure de l'étude et astronome. "On peut comparer cela à un jeu de billard cosmique. Nous risquons de rater le but si nous ne prenons pas en compte toutes les variables", a-t-elle ajouté.
Si des précisions doivent être apportées, la méthode de l'impacteur cinétique reste à ce jour la plus viable pour se protéger de toute menace réelle. En 2026, le vaisseau spatial Hera de l'ESA va arriver sur l'astéroïde Dimorphos et pourra donc étudier de plus près les conséquences de la collision historique.