Qui sont les Français qui paient le plus pour les prestations sociales et qui en bénéficient le plus ?
"Je paie trop d'impôts et ce sont les autres qui en profitent !" Qui n'a jamais entendu cette phrase ou ne s'est jamais fait la remarque ? Tout le monde s'est déjà posé la question de l'ampleur de sa contribution aux finances du pays, principalement à celles permettant d'assurer la protection sociale des habitants. Concrètement, qu'en est-il ? L'Insee apporte une réponse assez claire sur le sujet.
Selon les travaux de l'institut de statistiques parus fin septembre, 57% Français voient leur niveau de vie s'améliorer grâce à la redistribution des ressources via les nombreuses aides qui existent dans le pays. Si un peu plus d'un habitant sur deux tire donc un bénéfice des dispositifs de l'Etat, qui paye ?
L'analyse du tableau de l'Insee le montre : les ménages percevant environ 1700 nets mensuels après impôts sont les financeurs de ce système. Et ce, qu'importe l'âge, jusqu'à la retraite. Les recherches montrent toutefois que ce sont principalement celles et ceux ayant a minima un diplôme supérieur à bac+2 qui sont, en moyenne, les plus ponctionnés.
Les contributions dont il est question comprennent les impôts (revenus et fonciers), mais aussi les taxes payées au quotidien (TVA) et l'ensemble des cotisations liées à son salaire (salariales et patronales). Cet argent permet de financer les retraites, le système de santé, les dépenses collectives, l'Education nationale, les prestations sociales, le chômage, les arrêts maladie ou encore les congés parentaux…
Généralement, les prélèvements augmentent au fil du temps car le patrimoine se constituant avec les années et les revenus peuvent devenir plus importants. A titre d'exemple, une personne titulaire d'un bac +3 âgée entre 18 et 29 ans verse en moyenne (toutes contributions confondues) 9980€ par an à l'Etat. Ce montant passe à 43 890€ entre 50 et 64 ans.
Alors, à qui profite tout cet argent ? Principalement les retraités ! Ce sont en effet ces 30% de la population nationale qui bénéficient en priorité de cette solidarité nationale : + 20 000€ en moyenne chaque année grâce aux prestations sociales, en premier lieu la pension de retraite. Et ce, qu'importe leur niveau de diplôme. Autre facteur à prendre en compte : la hausse des frais de santé à cette période de la vie.
Dans une moindre mesure, ce sont aussi les plus faibles diplômés (CAP/BEP ou moins), donc les plus faibles revenus, qui bénéficient de ces aides. Le rapport pointe également une importante redistribution en faveur des femmes seules avec enfants.