Ce métier fait rêver les Français mais ceux qui le font sont nombreux à utiliser des pratiques illégales
C'est un métier qui fait rêver de nombreux Français. La TV, les plateformes de streaming et les réseaux sociaux ont contribué à lui faire gagner en popularité, même s'il connaît une période de turbulence en raison du contexte économique. Devenir agent immobilier, une ambition portée par des milliers de personnes, dans une période où Stéphane Plaza et la famille Kretz sont devenus des icônes du secteur. Mais derrière le prestige vendu par les caméras, existent des pratiques illégales, méconnues du grand public.
Selon la Répression des fraudes, de nombreux agents immobiliers trompent leurs clients, principalement sur l'aspect financier. Le rapport, daté de 2022, note que ces professionnels indiquent parfois leurs honoraires hors taxe, alors que le prix réellement payé est 20% plus cher (correspondant à la TVA). Il arrive également qu'un flou soit entretenu sur la personne qui doit régler cette rétribution (acquéreur ou vendeur).
Par ailleurs, lors d'une transaction, certains professionnels n'hésitent pas à exercer des pressions financières illégales sur les vendeurs. Ainsi, il est interdit d'inscrire une clause imposant au vendeur de payer des honoraires alors qu'il a vendu son bien par un autre moyen. Ce que certaines agences pratiquent pourtant.
Des largesses interdites par la loi alors que ces intermédiaires perçoivent, en général, 6% du montant perçu par le vendeur. Mais certains n'hésitent pas à tutoyer les 10% d'honoraires. Ces pourcentages sont souvent décriés pour leur niveau, au-dessus de la moyenne européenne (4%), comme l'a relevé l'Autorité de la concurrence.
Parmi les autres fraudes, de nombreuses obligations ne sont pas toujours respectées pour les locations. D'ordre informationnelles (surface, charges, caution) mais aussi, à nouveau, financières : le montant de la commission n'est pas toujours indiqué et, surtout, les factures adressées pour avoir effectué les visites et la rédaction du bail de location sont parfois plus élevées que ce que ne l'autorise la réglementation. Un barème ne doit pas être dépassé.
Malgré l'importance des frais opérés par les agences immobilières traditionnelles (les nouvelles 100% numériques appliquent un barème plus faible), les Français semblent malgré tout attachés à la figure de l'agent immobilier. Deux tiers des transactions sont réalisés avec un intermédiaire, un chiffre constant depuis plusieurs années. L'agent immobilier reste un gage de confiance pour mener à bien l'opération. Mais gare à ne pas se faire avoir par certaines pratiques douteuses...