Drames du sport La catastrophe de Furiani

Le 5 mai 1992, la Corse est en ébullition : le Sporting Club de Bastia, équipe de Deuxième Division, reçoit l'Olympique de Marseille à Furiani pour une demi-finale de Coupe de France explosive. Champions de France et finalistes de la Coupe d'Europe un an plus tôt, les Olympiens débarquent sur l'île de Beauté avec leur armada de stars : Olmeta, Casoni, Deschamps, Di Méco, Papin, Sauzée, Waddle...

Tribune montée à la hâte

Pour l'occasion, une tribune provisoire de 10 000 places est installée dans le stade Armand-Cesari. Quelques minutes avant le coup d'envoi, des techniciens s'affairent encore à resserrer des boulons. Le speaker implore les spectateurs de ne pas taper des pieds, des journalistes refusent de s'installer dans la tribune. Avi Assouli, reporter pour Radio-France, prononce une phrase terrible : "Chers auditeurs, j'espère être là à la fin du match".

furiani, petite commune de haute-corse située en périphérie de bastia.
Furiani, petite commune de Haute-Corse située en périphérie de Bastia. © Charles Lucchini

A 20h23, les joueurs sont déjà sur la pelouse quand le haut de la tribune s'effondre. TF1, qui doit retransmettre le match, diffuse la tragédie en direct. Dix-huit personnes meurent dans l'accident, tandis que près de 2400 spectateurs subissent de lourdes blessures.

La Fédération française de football décidera d'annuler la 75e édition de la Coupe de France. Le procès, qui s'est tenu en Corse en 1994, n'a en rien soulagé la peine des rescapés et des familles de victimes.