Les chercheurs ont trouvé ce qu'il faut avoir dans son quartier pour devenir plus riche et plus heureux

Les chercheurs ont trouvé ce qu'il faut avoir dans son quartier pour devenir plus riche et plus heureux Les agents immobiliers ne le disent pas assez : ceux qui disposent de cet élément dans leur quartier ont un immense avantage sur les autres.

Choisir un quartier où poser ses valises n'a rien d'évident. Prix des loyers, transports, écoles, sécurité, proximité des commerces… la liste des critères peut vite devenir un casse-tête. Pourtant, un élément clé est souvent relégué au second plan, alors qu'il joue un rôle essentiel dans notre qualité de vie.

Les chercheurs ont identifié qu'un élément de l'environnement avait impact majeur : le fait de vivre dans un quartier piéton. D'après National Geographic, les zones réservées aux piétons, sans voiture ni transport motorisé, sont de véritables alliées du bien-être. Elles regroupent la plupart des services utiles au quotidien : épiceries, écoles, médecins, parcs… tout est accessible à pied, et c'est loin d'être anodin.

"Il existe des liens évidents entre l'environnement du quartier et le comportement, en l'occurrence l'activité physique", explique Glen Duncan, professeur et titulaire de la chaire de nutrition et de physiologie de l'exercice à l'Université d'État de Washington. "La grande question est de savoir si cela se traduit par des différences tangibles en termes de santé, comme l'obésité, les maladies coronariennes, les accidents vasculaires cérébraux ou le diabète."

Ce qui est sûr, c'est que ces quartiers favorisent une vie plus active, plus souvent en extérieur, que ce soit pour marcher, courir ou faire du vélo. Comme l'explique Glen Duncan, "le fait d'être actif ou sédentaire joue un rôle déterminant dans notre état de santé". Des chercheurs de l'Université de Stanford ont démontré que marcher (ne serait-ce qu'un peu) pouvait stimuler la créativité de 60%.

© joearnonmung

Le lien entre marche et bonheur n'est pas nouveau. Une étude de 2023, issue du Journal of the American Planning Association a même révélé que les personnes âgées de 36 à 45 ans vivant dans des quartiers piétonniers se disaient significativement plus heureuses.

C'est aussi un cadre qui favorise les commerces de proximité. En rendant les rues plus agréables et les distances plus courtes, ces espaces créent du lien social et soutiennent les petites entreprises locales. Et ce n'est pas tout : moins de voitures signifie moins de pollution. Logiquement, l'air y est plus pur, puisque la pollution, connue pour ses effets néfastes sur la santé des adultes et le développement des enfants, y est nettement réduite. 

Mais les bénéfices ne s'arrêtent pas à la santé : ils touchent aussi au portefeuille. Une étude de 2019 menée par des psychologues de l'Université de Columbia, de Virginie et de l'Illinois montre que les enfants qui naissent dans des quartiers piétons auraient plus de chances de gagner de meilleurs salaires à l'âge adulte. Et ce, pour plusieurs raisons. D'abord, ils dépendent moins des voitures, ce qui leur évite une dépense importante. Ils sont plus susceptibles d'être plus proches des opportunités économiques, et sont généralement en meilleure santé, ce qui leur évite des dépenses de santé. Leur connexion avec leur communautés et leur créativité en raison de la réflexion que la marche stimule, contribuent à des niveaux de bien-être plus élevés et à un emploi mieux rémunérés.

Ces espaces encouragent également les jeunes adultes à nouer des liens plus fréquents avec leurs voisins, que ce soit par la proximité quotidienne, par des rencontres sociales ou en faisant des courses. En France, ces espaces se sont développés avec l'explosion de l'usage automobile dans les années 1950. Le collectif "Place aux piétons" a réalisé une vaste enquête de satisfaction auprès de 70 000 Français afin de recueillir leur ressenti sur la "marchabilité" de leur commune, rapporte Le Parisien. Cinq catégories ont été retenues : le ressenti global, la sécurité, le confort, l'effort de la ville et les aménagements/services aux piétons dans la commune. Résultat : c'est à Rennes que les habitants estiment le mieux pouvoir vivre à pied, avec une note de 10,66. Suivent ensuite Strasbourg (10,32) et Nantes (10,04). Bordeaux, 7ème du classement, comprend la plus longue rue commerçante d'Europe, la rue Sainte-Catherine, piétonne sur plus d'un kilomètre.